Les anonymes et marginaux photographiés par Jacques Sonck

Les anonymes et marginaux photographiés par Jacques Sonck

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© Jacques Sonck/Courtesy Gallery FIFTY ONE

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Par Sabyl Ghoussoub

Publié le

Des portraits d’une profonde humanité.

On ne peut pas rester insensible aux portraits en noir et blanc du photographe belge Jacques Sonck, “ce créateur génial de fabuleuses fictions photographiques”, comme le décrit la commissaire d’exposition Pauline Vermare. Ses images peuvent déranger, perturber, interloquer, surprendre ou même faire sourire mais elles marquent, elles laissent des traces.

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C’est au gré de ses rencontres, de ces passant·e·s qu’il croise, que le photographe a construit sur plus d’une vingtaine d’années sa série Encounters. Le photographe s’intéresse à celles et ceux que l’on considère – à tort – à la marge, les “pas comme tout le monde”, les “à côté”, celles et ceux au passage desquel·le·s certaines personnes détournent parfois le regard ou même se moquent.

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

Avec Sonck, ces personnes se transforment en héro·ïne·s, en stars de cinéma au charisme immense, les femmes sont felliniennes et les hommes semblent tout droit sortis d’un film de Jim Jarmusch ou Wim Wenders.

Un monde sans artifices

Des voyous, des punks, des baigneur·se·s, des “vieux garçons”, des amoureux·ses et des ados, des femmes et des vieilles dames nues parfois accompagnées d’un chien ou deux, des enfants timides ou provocateur·rice·s… Sonck crée depuis la fin des années 1970 un monde (devrait-on dire “son” monde ?) sans artifices.

Il y a du Robert Campin dans ses photographies, une influence assumée ou non des peintres flamands de la Renaissance, teintée de Diane Arbus, Richard Avedon ou encore August Sander.

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

Toutes prises principalement à Bruxelles, Ghent et Anvers, en studio ou en extérieur, ses images n’ont jamais de titre. “Si cela ne dépendait que de lui, il ne donnerait aucune information”, dit Roger Szmulewicz, le responsable de la galerie Fifty One à Anvers, qui a exposé ses portraits en 2014 et a insisté pour tout de même les dater.

Les photographié·e·s restent des anonymes, des inconnu·e·s qui, le temps d’un instant, trouvent leur place et forment dans leur ensemble un univers plein de mélancolie et d’humour. Ces personnes posent telles qu’elles sont, avec leurs différences.

Traces du temps qui passe sur les corps nus des personnes âgées, grosseur affichée et assumée pour les personnes en surpoids, visages aux traits peu communs, les images de Sonck questionnent nos idées préconçues sur la vieillesse, la jeunesse, la beauté. Elles sont surtout une ode à la diversité et à la différence. Des portraits d’une profonde humanité.

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

© Jacques Sonck/Courtesy Gallery Fifty One

Le catalogue de l’exposition “Encounters” de Jacques Sonck est disponible aux éditions A Fifty One Publication.