Qui est Fiona Clark, la photographe qui fit scandale en œuvrant pour la communauté queer ?

Qui est Fiona Clark, la photographe qui fit scandale en œuvrant pour la communauté queer ?

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© Fiona Clark

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Par Lise Lanot

Publié le

Dans les années 1970, Fiona Clark se voyait rejetée du monde de l’art à cause de ses images de la communauté queer et punk.

“Je crois que les gens pensent que je suis un peu folle en fait”, rit Fiona Clark dans les premières secondes de la bande-annonce d’Unafraid, le documentaire consacré à sa carrière. Et en effet, alors qu’elle se lance dans la photo dans les années 1970, l’artiste donne aux critiques du grain à moudre en allant à contresens des attentes émanant du monde de l’art contemporain.

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En plus de préférer travailler les couleurs à un moment où le noir et blanc constitue l’apanage de la photographie d’art (“Je ne voyais pas le monde en noir et blanc”, confie-t-elle), Fiona Clark consacrera sa carrière à immortaliser les communautés punk et queer de Nouvelle-Zélande, des univers alors mal vus. 

Son travail n’était pas vu d’un très bon œil. Nombre de galeries refusèrent de travailler avec elle et elle dut apprendre à développer elle-même ses images, apprenant par un ami que Kodak détruisait parfois les négatifs jugés “trop subversifs”, rapporte The Guardian.

La réalisatrice Lula Cucchiara a décidé de rendre hommage à la photographe, aujourd’hui âgée de 67 ans, afin de mettre en lumière une partie (semble-t-il délibérément) oubliée de l’histoire de la Nouvelle-Zélande. La cinéaste confie être tombée amoureuse du travail de Fiona Clark grâce à Living with Aids, un livre poignant documentant les trajectoires de quatre de ses ami·e·s touché·e·s par le VIH. 

Une photographe engagée, une amie dévouée

Fiona Clark passait ses nuits à immortaliser l’effervescence des clubs queers et punks – elle était là pour tous les événements marquants de ces sphères, à l’instar du premier Drag Queen Ball de Nouvelle-Zélande. Et ses jours, elle les passait à montrer le quotidien des personnes queers en Nouvelle-Zélande et la réalité du VIH.

Mais la photographe n’était pas qu’un œil extérieur documentant de loin les contre-cultures et les personnes marginalisées. Le documentaire rapporte qu’elle est toujours restée amie avec ses modèles et qu’elle fit figure de véritable alliée pour les personnes queers qui se faisaient arrêter à cause de leur orientation sexuelle.

Les premières diffusions publiques de ses photos ont fait scandale, ce qui a eu pour conséquence d’invisibiliser pour longtemps la photographe et son travail. Unafraid est un premier pas vers la réhabilitation d’une artiste indépendante, généreuse et en avance sur son temps.

Vous pouvez retrouver des infos sur le documentaire Unafraid sur Instagram.