Milly Alcock, la jeune Rhaenyra de House of the Dragon, ironise sur la misogynie de certains fans

Milly Alcock, la jeune Rhaenyra de House of the Dragon, ironise sur la misogynie de certains fans

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Par Delphine Rivet

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Car c’est aussi, qu’on le veuille ou non, une part de l’héritage laissé par Game of Thrones.

Toute force exercée dans un sens subit une force opposée de même intensité, c’est la troisième loi de Newton. C’est aussi vrai sur les avancées ou les reculs de nos sociétés : plus on avance vers davantage de diversité de corps, de races, de genres à l’écran, plus la résistance en face est coriace. Et House of the Dragon n’est pas l’héritière de Game of Thrones pour rien : le prequel est loin d’avoir limé toutes les aspérités qui faisaient de son aînée une série aussi aimée et commentée que critiquée, mais elle a pour héroïne une femme puissante (ou du moins, qui va le devenir) qui n’est pas obligée d’en passer par l’objectification permanente. C’est déjà ça.

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Aussi sûrement que l’hiver arrive sur Westeros, certains fans masculins sont aussitôt sortis du bois. Quand ils ne remettent pas en question les aptitudes guerrières de Galadriel dans Les Anneaux du Pouvoir, c’est sur la jeune Rhaenyra et sa meilleure amie Alicent — et par ricochet, leurs interprètes — qu’ils se font les dents. Et, comme ils ne sont pas à un paradoxe près, ils semblent être passés à des lieues du sous-texte véhiculé par la relation des deux femmes. C’est l’actrice Milly Alcock, qui incarne l’héritière Targaryen, qui en parle le mieux, dans une interview pour le magazine Nylon :

“Je crois que tout était dans le texte, et Emily [Carey, l’interprète d’Alicent] et moi avons rapidement compris ce que signifiait cette relation, et qu’on se devait de montrer l’amour inconditionnel qu’elles se portent l’une envers l’autre. En particulier dans les deux premiers épisodes, afin que, quand leur amitié s’effondre inévitablement, le public s’en soucie. Je crois que l’ironie que j’ai découverte avec la sortie de la série, c’est que House of the Dragon montre bien sûr le patriarcat et le sexisme, mais aussi la misogynie intériorisée à laquelle ces deux femmes sont forcées d’être confrontées. Ce sont les hommes qui les entourent qui les forcent à être rivales.”

Un degré de lecture sans doute trop subtil pour certains fans qui ont reproduit exactement ce que la série démontre, jusqu’à mettre en concurrence les deux actrices. On cherche encore les commentaires se demandant lequel de Paddy Considine, de Matt Smith ou de Rhys Ifans est le plus “bitchy” ou le plus “hot”. Et Milly Alcock de poursuivre :

“Mais ce que je trouve franchement hilarant, c’est que la fanbase masculine nous a aussi mises, nous, les interprètes des jeunes Rhaenyra et Alicent, en compétition. Donc je pense que c’est vraiment une putain d’ironie”.

Pour la suite des épisodes de la saison 1 de House of the Dragon, les actrices seront remplacées par des consœurs un peu plus âgées, respectivement Emma D’Arcy et Olivia Cooke, pour incarner leurs personnages devenus femmes.

Et pour la diffusion de House of the Dragon dans nos contrées, c’est sur OCS que ça se passe, chaque lundi.