Pourquoi la série animée Batman de 1992 est la meilleure adaptation du Chevalier noir

Pourquoi la série animée Batman de 1992 est la meilleure adaptation du Chevalier noir

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Par Nathanaël Bentura

Publié le

Alors qu’un nouveau film Batman sort au cinéma, le Chevalier noir de DC Comics n’a jamais été aussi bien développé que dans la série de Bruce Timm et Eric Radomski.

Oubliez Christian Bale, Ben Affleck et Robert Pattinson, le plus grand Batman, c’est lui ! Le héros des 85 épisodes de Batman, la série animée, diffusée entre 1992 et 1995, est l’itération du Chevalier noir qui a le plus marqué la pop culture, grâce à ses créations originales, son ambiance et sa bande originale culte. Pour beaucoup de fans, cette série est la meilleure version à l’écran du super-héros créé par Bob Kane et Bill Finger en 1939. Un avis qu’on ne peut que partager, et on vous explique pourquoi !

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Le culte de la série animée Batman ne s’arrête pas seulement au formidable générique signé Danny Elfman. Fort de ses deux saisons, l’œuvre a transformé l’univers du Chevalier noir, sous l’impulsion du diptyque de Tim Burton, Batman (1989) et Batman, le Défi (1992). Ces deux films ont été une influence déterminante pour la direction artistique choisie par l’équipe de Bruce Timm. Reléguant l’univers souvent kitsch des précédentes adaptations, la série comme les films de Burton tranchent par leur ambiance sombre, qui s’intéresse souvent plus aux méchants qu’au personnage principal. 

Par ailleurs, ces vilains changent radicalement à partir de 1992. Tout au long des 85 épisodes, la psychiatrie s’invite pour la première fois dans l’univers du Chevalier noir. Le but, donner plus d’ampleur à leurs actes criminels mais surtout, leur offrir une origin story assez forte pour susciter l’empathie des spectateurs pour ces personnages. Ces origines, inventées pour la série, deviendront bien souvent l’histoire “officielle” de ces personnages lors de leurs retours dans les comics ou dans les adaptations futures. C’est notamment le cas pour Double-Face ou Mr. Freeze.

Le cas de ce dernier est d’ailleurs assez parlant. De personnage secondaire de simple savant fou destiné à faire rire, il devient l’un des ennemis les plus emblématiques de la Chauve-Souris. Jusqu’en 1992, ce nom, assez peu connu quand il s’agissait des comics, n’évoquait dans l’esprit des enfants qu’un dessert glacé en forme de bâton. Avec la série, il devient un personnage, tragique victime de ses propres expérimentations pour ressusciter sa femme.

Quant au Joker, la némésis de Batman, il n’est pas en reste ! D’une part, l’interprétation de Mark Hamill, qui lui prête sa voix, en fait un personnage nuancé et réellement effrayant. Son rire diabolique ne cessera d’être réinventé, avec plus ou moins de succès, notamment par Heath Ledger et Jared Leto. Mais surtout, il est, pour la première fois, affublé d’un bras droit qui devient au fur et à mesure un love interest, le personnage d’Harley Quinn, créé pour la série. Donner une amoureuse au Joker était un pari risqué, mais l’histoire d’Harleen Quinzel, aussi cruelle que brillante, fait de ce personnage la plus grande réussite de la série animée, au point d’intégrer officiellement la jeune femme au canon des comics. 

Il y a un avant et un après 1992. C’est grâce à cette série que le Knight devient réellement Dark. À partir de ce moment-là, la majorité des projets qui se formeront autour de Batman, qu’ils soient des comics ou des adaptations audiovisuelles (cinéma, télévision ou jeux vidéo), préféreront prendre cette série animée pour base plutôt que les comics les plus anciens. 

Son influence est colossale

Non seulement la série Batman a imposé un nouveau canon pour de nombreux personnages, mais elle a surtout influencé de nombreuses œuvres autour du super-héros le plus apprécié de DC Comics. Sans elle, pas de jeux Arkham. Cette trilogie de jeux vidéo peut faire office de suite directe à la série animée. Non seulement elle fait appel à plusieurs des doubleurs historiques de l’œuvre (dont Mark Hamill), mais elle en reprend également les trames narratives. Il en est de même pour de nombreux comics, qui explorent plus en profondeur des histoires abordées par la série. Elle a redonné ses lettres de noblesse à un Chevalier noir à la réputation faiblissante en lui donnant un sacré coup de fouet et une galerie de nouveaux personnages secondaires récurrents (Harley Quinn et la flic Renee Montoya en tête).

Dès lors, la boucle était bouclée, en s’inspirant des comics, la série animée Batman a donné naissance à de nouvelles histoires qui n’ont eu cesse de faire les beaux jours des nouveaux opus de DC Comics. Elle a ancré Batman dans la pop culture, l’a densifié, lui a apporté de nouveaux personnages et de nouvelles intrigues qui ne cessent d’être adaptées sur tous les supports, plus que ne l’a jamais fait aucune autre itération du super-héros.