Quand Diam’s racontait les violences conjugales qu’elle subissait, dans “Ma souffrance”

Quand Diam’s racontait les violences conjugales qu’elle subissait, dans “Ma souffrance”

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Par Younes Sekkat

Publié le

À l’occasion de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes, retour sur le morceau "Ma souffrance" de Diam’s.

Les violences faites aux femmes ne cessent de se répéter en France et les chiffres sont alarmants. 220 000 femmes sont victimes de violences et 94 000 sont violées chaque année en France ; une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. Le harcèlement sexuel, spécifiquement, frappe tous les domaines, en particulier le travail où 30 % des femmes en sont victimes. Pour combattre ce fléau, plusieurs voix s’élèvent, notamment dans le rap français, style musical engagé avec des artistes qui dénoncent les différents maux de la société parmi lesquels : les violences conjugales.

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Si certains artistes sont accusés d’agressions sexuelles, d’autres – encore trop rares – pointent du doigt cette pratique indigne dans leurs textes pour aider d’autres femmes à se reconnaître et à agir. C’était le cas de Diam’s dans son morceau “Ma souffrance”, issu de son album Brut de femme, sorti en 2003. Elle y racontait les violences que lui avait fait subir son ex-compagnon et la manière dont elle s’en était relevée. Un encouragement pour les femmes victimes de violence à se relever et à témoigner.

Six mois de “coups sans rien dire” par peur qu’il ne la tue

L’histoire de Diam’s est poignante et pleine d’atrocités. Au départ, raconte-t-elle, il s’agit d’un problème de jalousie du côté de son ex-compagnon : “Tu vois, tous tes copains, je commence trop à les détester.” Elle le rassure en lui expliquant qu’elle fait du rap et “qu’eux, c’est des potes”. Mais rien ne calme son ex, qui “s’énerve contre des voitures et casse des portes” jusqu’à carrément lever la main sur elle.

Si Diam’s “avait su, elle serait bien loin”, écrit-elle, désemparée. “En panique sur le trottoir”, elle veut rentrer en RER à 1 heure du mat avant “qu’elle sente ses côtes se casser”. “Ses larmes coulent, et son pouls est en baisse”, son agresseur ne la laisse pas rentrer et lui “donne des coups de coude en tenant son volant”. Menacée de mort, elle gardera le silence dans sa souffrance. Par la suite, elle estimera avoir eu tort de ne pas dénoncer son agresseur plus tôt.

Cette souffrance a duré six mois, durant lesquels “elle a enduré et pris des coups sans rien dire”, par peur qu’il ne la tue. Rien n’arrêtait son compagnon : “Ni la police, ni la mère de Mélanie, ni l’espoir de Diam’s.” Un jour, pourtant, un mardi, tout bascule. Mélanie rentre avec du sang sur le visage, chez sa mère. Celle-ci contacte immédiatement le 17. Oui, non, ma fille, c’est ma fille qui va pas bien, appelez les pompiers, appelez les pompiers”, témoigne la mère de Diam’s au téléphone.

Dans la suite du morceau, la rappeuse dresse une critique contre les conséquences des violences conjugales et dénonce les séquelles qui peuvent rester, en concluant : “Comprends, comprends, comprends que je puisse plus donner du cœur.”