Ça y est, les acteurs et actrices de jeux vidéo aussi veulent faire la grève contre l’IA

RIP GTA VI...

Ça y est, les acteurs et actrices de jeux vidéo aussi veulent faire la grève contre l’IA

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© SAG-AFTRA

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Par Konbini

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"Il est temps que les entreprises de jeux vidéo arrêtent de jouer."

Si les scénaristes de Hollywood ont conclu un accord avec les studios dimanche dernier, les acteur·rice·s continuent la grève outre-Atlantique… et pourraient bien être suivi·e·s par leurs camarades de l’industrie vidéoludique.

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Dans la nuit du 25 au 26 septembre, l’immense majorité des membres de la SAG-AFTRA (Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists) a voté pour l’autorisation de la grève dans les jeux vidéo.

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Dans le viseur, se trouve l’utilisation de l’intelligence artificielle pour remplacer les comédien·ne·s de doublage dans les jeux vidéo. Désormais, il suffit de fournir assez de données audio à l’IA pour générer la voix d’un·e acteur·rice et lui faire dire ce que l’on veut, sans son accord, ni même qu’il ou elle soit mis·e au courant. “Nous demandons 3 choses”, explique Zeke Alton, interprète de personnages dans Ratchet & Clank: A Rift Apart et World of Warcraft, à Polygon : “Le consentement pour l’utilisation, la transparence sur la façon dont c’est utilisé et la compensation pour cette utilisation.”

C’est sans mentionner les conditions de travail des artistes dans le secteur : contrairement aux tournages de films ou séries, qui nécessitent de multiples pauses pour préparer une scène, quand on double une scène de jeu vidéo, il n’y a aucun instant de répit. “Tu tombes, tu plonges à travers une table, et tu le refais encore et encore pendant huit heures d’affilée”, résume Zeke Alton. “La plupart du temps, tu suis les instructions d’un animateur 3D, d’un codeur ou d’un rédacteur qui ne comprend pas qu’une personne ne peut pas s’accroupir et marcher pendant 20 minutes d’affilée.”

“L’autorisation de grève ne veut pas dire que le syndicat appelle à la grève, précise l’organisation sur son site. Elle explique surtout être en négociation depuis octobre 2022, soit quasiment 1 an, avec plusieurs entreprises du secteur du jeu vidéo, pour obtenir une réévaluation à la hausse des salaires face à l’inflation, et par-dessus tout pour recevoir une protection contre les utilisations de l’intelligence artificielle. Activision Productions Inc., Blindlight LLC, Disney Character Voices Inc., Electronic Arts Productions Inc., Formosa Interactive LLC, Insomniac Games Inc., Epic Games, Take 2 Productions Inc., VoiceWorks Productions Inc., WB Games Inc… Aucun d’entre eux n’a offert de solution satisfaisante pour l’instant aux yeux de l’organisation.

Ça ne risque pas de céder côté SAG-AFTRA : leur grève la plus longue avait duré un peu moins d’ 1 an, entre octobre 2016 et novembre 2017. 340 jours de lutte qui s’étaient conclus par un accord, l’Interactive Media Agreement. Expiré en 2020, il a depuis été reconduit des mois durant.