Vous n’avez pas pu rater son ascension fulgurante. En quelques semaines, le compte TikTok @abregefrere a atteint le million d’abonnés. Le concept : synthétiser des story times en quelques mots, pour faire gagner du temps aux utilisateurs de la plateforme.
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C’est une idée à première vue marrante, qui a beaucoup amusé les réseaux (nous les premiers), avant de les diviser. Le créateur du compte a rapidement perdu le contrôle de son concept et de nombreux utilisateurs s’en sont servis pour harceler et essayer de faire taire les femmes sur les réseaux.
“@abregefrere”
Pour soumettre des contenus à abréger, les fans taguent le compte d’Abrège Frère dans l’espace commentaires des vidéos en question. Une simple mention, qui s’est rapidement décuplée sous les vidéos de tiktokeuses. Face à cette vague de harcèlement, elles sont plusieurs à avoir pris la parole, alertant sur les dérives du concept, qui tend à normaliser les comportements misogynes sur les réseaux. Parmi elles, Chloë Gervais, qui comptabilise plus de 500 000 abonnés sur TikTok :
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@chloegervaisspam @abregefrere ♬ original sound - Chloë 🤫
Après cette prise de position, Chloë Gervais est devenue la cible de nombreux internautes qui ne trouvent pas légitime le lien qu’elle fait entre le contenu d’Abrège Frère et la normalisation de la misogynie sur les réseaux. Ses propos ont été repris et déformés un peu partout et beaucoup s’en sont servis pour s’acharner sur la tiktokeuse.
Elle a alors éclairci le sujet dans une nouvelle vidéo, où elle précise ne pas accuser @abregefrere “d’être misogyne parce qu’il raccourcit plus les meufs que les mecs”. Chloë Gervais explique que ce constat est assez logique, puisque le concept du compte est d’abréger des story times, un contenu plus souvent proposé par des tiktokeuses que des tiktokeurs. Ce qu’elle reproche à Abrège Frère, c’est de ne pas prendre la parole alors qu’il a “créé malgré lui une immense vague de harcèlement et de misogynie sur les réseaux”.
“Quand t’as des centaines de mecs qui se ramènent sous les commentaires de tes TikTok du jour au lendemain pour t’insulter ou te dire de fermer ta gueule, au lieu de zapper ton contenu, tout en mentionnant @abregefrere, oui, c’est dur à vivre, et ça s’appelle du harcèlement.”
C’est une réalité difficile à accepter pour bon nombre d’internautes qui ne perçoivent pas le problème derrière un tel acharnement. C’est une situation loin d’être nouvelle sur Internet, où la place des femmes est sans arrêt contestée. “Au-delà de ce qu’il m’arrive aujourd’hui, tout ce qu’il se passe, ce n’est que les symptômes du sexisme sur Internet et je pense qu’il serait grand temps qu’on trouve ensemble des solutions pour mieux protéger les femmes sur Internet et qu’on arrête de banaliser le harcèlement”, termine Chloë Gervais dans son dernier TikTok.
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Contacté par nos soins, Abrège Frère n’a pas souhaité nous donner son ressenti sur la polémique à l’heure où nous écrivons ces lignes.
