Mais pourquoi la scène e-sport de Rocket League est en perte de vitesse ?

Mais pourquoi la scène e-sport de Rocket League est en perte de vitesse ?

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BDS Esport

La scène e-sport de Rocket League traverse une crise et des équipes de premier plan quittent le jeu.

Finalistes des Mondiaux 2024, BDS et G2 Esports ont quitté la compétition fin 2024, un petit tremblement de terre sur la scène Rocket League. Alban Dechelotte, PDG de G2 Esports, a expliqué cette décision sur ses réseaux sociaux : “Le soutien financier de l’éditeur couvre seulement 20 % des coûts.” BDS, malgré son statut de double champion du monde, a décidé de se retirer complètement de la scène au profit de plus jeunes joueurs.

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Les clubs parlent de coûts trop élevés, les salaires des joueurs pouvant dépasser 200 000 euros par an, et les recettes ne suivent pas. Nicolas Maurer, PDG de Vitality, a déclaré que le modèle “n’est pas durable”. Pour faire simple : les sponsors se font rares, les audiences baissent, et Epic Games a réduit les primes des tournois. Pour la saison 2025, le cash prize global est en baisse et les voitures personnalisées pour les équipes (décals) ont aussi été supprimées. Ces décisions fragilisent les finances des équipes et plusieurs structures pourraient à l’avenir suivre G2 et BDS.

Une communauté inquiète

Pour protester, les fans s’organisent pour se faire entendre, notamment avec le hashtag #WeAreNotFortnite, massivement relayé, critiquant la gestion d’Epic Games. Les joueurs professionnels expriment aussi leurs doutes ; forcément, sur X/Twitter, certains craignent que la scène Rocket League ne disparaisse comme elle a pu disparaître à un moment avec Fortnite, au profit de compétions ouvertes à tous les joueurs, même amateurs, faisant baisser le niveau général.

Les audiences des compétitions baissent aussi ; les statistiques sur Twitch le confirment. En 2024, les finales des RLCS ont attiré 30 % de spectateurs en moins que l’année précédente, comme le rapporte Esports Charts. Cette tendance inquiète autant les acteurs que les spectateurs de la scène, impuissants.

Certaines équipes restent engagées. Vitality et Karmine Corp (Gentle Mates est une équipe encore “neuve” dans cet écosystème) continuent de participer aux RLCS. Elles misent sur des fanbases solides, qui continuent de donner énormément de soutien à leur équipe favorite, même si Arthur Perticoz, PDG de la Karmine Corp, a été clair sur L’Équipe : “Si d’autres équipes majeures quittent, tout l’écosystème pourrait s’effondrer.” Epic Games n’a pour l’instant pas répondu aux critiques. Alors qu’elle vient tout juste de commencer, la communication autour de la saison 2025 reste floue en nourrissant les incertitudes, et les joueurs espèrent des annonces positives. Sans changement, la scène pourrait perdre encore plus de joueurs et d’équipes. En tout cas, les départs de structures emblématiques pèsent lourd et le modèle actuel sembler montrer ses limites ; les prochains mois seront décisifs pour sauver la scène.