Cet article a d’abord été publié dans notre newsletter Fast Forward le 11 juillet 2024.
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Ne sortez pas le dictionnaire : si le terme “rawdogging” était à la base destiné à décrire une pénétration sans préservatif, il est devenu aujourd’hui un adjectif beaucoup moins sulfureux. Rawdog quelque chose s’utilise à tout va, pour désigner l’acte de passer un moment ou effectuer une tâche sans stimuli extérieurs. Le nouveau Flic de Beverly Hills sur Netflix sans checker votre smartphone ? La ligne 13 sans AirPods ? Vous rawdoggez.
Aussi vue comme une façon de jouer la vie en mode “difficile”, la tendance, marrante au demeurant, a évidemment débordé de la marmite et est arrivée sur le feed des mascus et autres créateurs de contenu avides d’y planter un bon red flag. Rawdogger la vie version extrême ? C’est le nouveau hobby d’utilisateurs de TikTok qui ont décidé de rawdog des vols en avion : plus long le courrier, plus fort le bonhomme.
Un vol de 15 heures sans dormir, sans manger, sans boire, sans films, sans livres et sans écouteurs pour… passer pour le roi de la maîtrise de soi ? Comme le souligne la journaliste de Betches Gabi Conti dans un billet titré “Men ‘Rawdogging’ Flights Is the Ultimate Red Flag In A Travel Companion”, on ne peut de toute façon pas vérifier la véracité des promesses de ces énergumènes.
15 heures dans sa tête ? Si je suis un fervent défenseur de l’idée de profiter d’un long trajet sans Wi-Fi pour cogiter sur le sens de la vie, il me semble qu’allumer l’écran devant soi pour (re)regarder la première moitié du Godzilla de Roland Emmerich avec Jean Reno avant de s’endormir, c’est un meilleur flex de santé mentale que refuser de s’hydrater dans une cabine pressurisée en regardant le plafond.
Dans un TikTok aussi partagé par Betches, un de ces rawdoggers se félicite d’avoir compté dans sa tête deux fois jusqu’à un million. Un million. Deux fois. Messieurs, rebranchez vos écouteurs, s’il vous plaît, ne serait-ce que pour accompagner vos pérégrinations mentales d’un petit podcast de sophrologie. Allez, on inspire par le nez, on souffle par la bouche, et on accepte cette bouteille d’eau tendue si gentiment par le personnel de bord.
