Ouch, cette IA beaucoup trop calée en paroles de chansons est poursuivie en justice

SOS d'une IA en détresse

Ouch, cette IA beaucoup trop calée en paroles de chansons est poursuivie en justice

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Disney UK/YouTube

Elle vous éclate tous à "N’oubliez pas les paroles".

Ça va barder chez les IA — et non, on ne parle même pas de Google Bard. Plusieurs maisons de disques, dont Universal, ont lancé des poursuites aux États-Unis contre la société spécialisée dans l’intelligence artificielle Anthropic, accusée d’avoir utilisé des paroles protégées par des droits d’auteur pour développer ses produits d’IA, dont son chatbot Claude 2.

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Le recours, déposé mercredi devant un tribunal fédéral du Tennessee et consulté par l’AFP, s’inscrit dans le sillage de poursuites similaires lancées par des créateur·rice·s contre des entreprises spécialisées dans l’IA dite générative pour avoir utilisé leurs œuvres sans leur accord.

Les maisons de disques affirment que lorsque Claude 2 est questionnée par un utilisateur sur les paroles de tubes comme “I Will Survive” de Gloria Gaynor, “Uptown Funk” de Mark Ronson ou “Halo” de Beyoncé, l’outil d’intelligence artificielle fournit des réponses contenant “des textes entiers ou des portions importantes”. Balaise certes, ce Claude est incollable… mais le couac, c’est qu’il ne précise nulle part que ces chansons sont soumises au droit d’auteur.

Encore pire : les plaignant·e·s reprochent également au chatbot d’aller puiser dans du contenu protégé par des droits d’auteur même lorsqu’il ne reçoit pas de requête spécifique pour cela, en particulier lorsqu’il est enjoint d’écrire une chanson sur un thème précis ou dans le style d’un artiste bien réel. Par exemple, quand on lui demande d’écrire un court récit fictif dans le style de Louis Armstrong, il recrache peu ou prou les paroles de la chanson “What a Wonderful World”. Pas très original, le Claude.

Ils arguent également qu’Anthropic “profite largement” de ces œuvres, “pourtant Anthropic ne paie rien aux éditeurs, aux auteurs ni aux innombrables propriétaires de droits d’auteur dont les œuvres protégées sont utilisées par Anthropic pour entraîner ses systèmes d’IA”.

Cette société a été créée en 2021 par d’anciens employés d’OpenAI, le concepteur de ChatGPT. Elle est notamment financée par Google et Zoom, et développe des produits en partenariat avec Amazon. Sa valeur est estimée à 5 milliards de dollars. Claude 2, le successeur de son premier chatbot Claude, est né en juillet 2023.

Les plaignant·e·s réclament la tenue d’un procès devant un jury et jusqu’à 150 000 dollars par chanson utilisée sans autorisation des ayants droit, ce qui pourrait représenter des dizaines de millions de dollars. Sollicité par l’AFP, Anthropic n’a pas immédiatement réagi.

George R.R. Martin, auteur de la saga Game of Thrones, et d’autres écrivains ont lancé en septembre à New York des poursuites fédérales contre OpenAI, qu’ils accusent d’avoir utilisé leurs œuvres pour créer ChatGPT au mépris de leurs droits d’auteur.

De nombreuses autres plaintes ont déjà été déposées par des artistes, organisations et codeurs contre OpenAI et ses concurrents. Début septembre, Microsoft – principal investisseur d’OpenAI – a annoncé qu’il fournirait une protection juridique à ses clients poursuivis pour violation de droits d’auteur sur des contenus générés avec ses outils d’IA générative.