PornHub, YouPorn, Jacquie et Michel, les géants du secteur vont “vraiment” vérifier l’âge des utilisateurs

PornHub, YouPorn, Jacquie et Michel, les géants du secteur vont “vraiment” vérifier l’âge des utilisateurs

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Par Konbini avec AFP

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L'Arcom entend faire appliquer la loi aux plus grandes plateformes pornographiques.

L’obligation pour les sites X de vérifier que leurs utilisateurs en France sont majeurs s’applique désormais aux géants PornHub ou YouPorn établis dans d’autres pays de l’Union européenne (UE), selon un arrêté publié jeudi. Depuis janvier, cette disposition légale ne s’appliquait qu’aux éditeurs de sites établis en France et en dehors de l’UE.

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Hébergé à Chypre, le groupe Aylo (maison-mère de YouPorn et PornHub), tout comme Jacquie et Michel, installés en Hongrie et en Espagne, ont désormais trois mois pour mettre en œuvre un système de vérification de l’âge “respectueux de la vie privée” et “efficace”, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à leur blocage, a précisé le ministère français de la Culture dans un communiqué.

D’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne imposent eux aussi des restrictions d’accès aux sites X liés à l’âge. L’arrêté “va enfin permettre de bloquer l’accès des mineurs aux sites pornographiques les plus fréquentés en France”, se félicite le ministère, évoquant une “avancée majeure dans la protection de nos enfants et adolescents en ligne”.

D’ici à trois mois, ces sites devront eux aussi exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de “double anonymat” qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité. Sans cela, ils s’exposent à une sanction de l’Arcom, le gendarme du numérique, qui peut ordonner un blocage des sites web par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et le déréférencement des domaines incriminés.

Ce système de vérification de l’âge est réclamé de longue date par les associations de protection de l’enfance. Selon l’Arcom, 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques en France. En décembre, le groupe Aylo avait affirmé à l’AFP être “conscient de la nouvelle règle” et il s’était engagé “à toujours respecter la loi”, bien que jugeant ces mesures “inefficaces” et “dangereuses” pour la sécurité et la vie privée des utilisateurs.

Malgré l’arsenal déployé par l’Arcom, des moyens de contournement existent, soit via l’installation d’un VPN – un réseau privé virtuel – ou des sites miroirs, qui répliquent à l’identique une page sous un nom de domaine différent.