À voir aussi sur Konbini
Elle est loin l’époque où les filtres de nos apps se limitaient à nous donner des oreilles de chiens ou à mélanger notre visage à celui de notre tante Patricia au dîner de Noël. Aujourd’hui, les “beauty filters” font la loi sur le géant TikTok, et la dernière tendance “embellissante” semble élever davantage le niveau. Son nom est “Bold Glamour”, c’est un bluffant déformateur de visage et il s’offre actuellement un instant sous les projecteurs avec plus de 150 millions de mentions. Et ce n’est pas (du tout) une bonne chose.
Chargement du twitt...
Le “Bold Glamour” est dénoncé par plusieurs utilisateur·rice·s et psychologues comme une abomination en termes de bien-être mental et de dysmorphophobie. Dans une vidéo TikTok, la chirurgienne californienne Monica Kieu, spécialisée en chirurgie plastique faciale, salue la qualité du filtre, mais démontre à quel point des canons de beauté dits “traditionnels” (sourcils plus foncés, nez moins large, teint hâlé, traits plus fins) semblent le régir. Le reflet biaisé de ce genre de filtres risque donc d’intégrer dans l’imaginaire collectif des standards de beauté illusoires et arbitraires.
L’autre inquiétude soulevée par ce nouveau filtre, c’est sa précision. Si les “beauty filters” ne sont pas un phénomène nouveau, jamais un filtre n’avait atteint une telle exactitude. Là où les anciens filtres dévoilaient des glitches dès qu’un élément se plaçait devant notre visage (nous rappelant par la même occasion que tout cela n’était qu’une illusion digitale), le “Bold Glamour” semble s’adapter à notre environnement et persister à l’écran malgré les mouvements ou les éléments à l’avant-plan.
Une technologie décortiquée par l’expert en réalité augmentée Luke Hurd dans une série de vidéos TikTok.
Chargement du twitt...