Daniel Lee se serait inspiré de “Saltburn” pour le dernier défilé Burberry

Plus British tu meurs.

Daniel Lee se serait inspiré de “Saltburn” pour le dernier défilé Burberry

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Par Cheynnes Tlili

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Et ce n'est pas seulement parce que Richard E. Grant (celui qui joue le daron hyper chelou) a défilé.

C’est dans un petit (ou très grand) entre-soi résolument british que Daniel Lee présentait sa dernière collection pour la griffe anglaise. Car si on parle d’un moment purement britannique, c’est parce qu’une succession de mannequins et d’acteurs nés sous la monarchie anglaise se sont pavanés sur le catwalk. Et même si les critiques sont mitigées, ce qu’on ne peut pas nier, c’est qu’on a eu droit à une véritable célébration du pays du roi Charles, ou du moins, de sa haute société.

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Ce qu’on a aussi vu, c’est son clin d’œil au film Saltburn. Daniel Lee l’a lui-même confié à une journaliste du magazine i-D : “la collection a commencé par une exploration de la société britannique et des drames d’époque, inspirés par des films comme Saltburn”. Et il faut dire que la collection nous donne le sentiment d’assister à une réunion de famille d’aristocrates richissimes, exilés le temps d’un week-end dans leur manoir familial du Yorkshire.

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Et plus je regarde, plus mon esprit se met à raconter l’histoire derrière ce show. Ma tête imagine alors que les modèles représentent en réalité une famille aussi divisée que fortunée. Tous se détestent. Ils n’ont plus rien à se dire depuis 2013 et ont d’ailleurs de plus en plus de mal à faire semblant durant ces réunions familiales vouées uniquement à lécher les bottes du grand-père, le patriarche plein aux as. Son seul souhait, c’est voir sa descendance se faire la guerre au cours d’un interminable concours pour gagner l’estime de papy qui n’a toujours pas fini de rédiger son testament.

Vous trouvez que je pars loin ? Pourtant quand je vois ces manteaux avec ces énormes écharpes, je me dis qu’elles sont parfaitement taillées pour masquer leurs grimaces quand la tante délurée, installée à New York, raconte ses folles aventures. Quand je vois la palette de couleurs très automnale, je les imagine s’ennuyer à mourir au cours de la traditionnelle et interminable partie de chasse. Et les longues jupes midi portées avec un foulard sur la tête iraient à merveille à cette belle-sœur aux mœurs très conservatrices qui cache en réalité un vilain secret. Puis il y avait même un chevalier dans le soir du défilé, ce qui me ramène forcément aux armureries qui trônent dans les manoirs à la Saltburn.

Bon si vous ne voyez toujours pas, je vous propose mon petit jeu des sept familles avec les différents personnages du défilé Burberry :

Le patriarche 

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Tout le monde recherche son approbation et, accessoirement, son amour. Il n’a jamais été présent dans la vie de ses enfants, sauf quand il s’agissait de leur dire qu’ils n’étaient pas assez bien. Aujourd’hui, il adore voir toute sa famille se disputer la fortune qu’il a lui aussi héritée (ridicule). Mais ce qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est qu’il est toujours très chic. Manteau en laine croisé, petite broche (l’emblème familial) qu’il porte toujours du côté du cœur et le parapluie en tartan jaune est assurément le détail qui rend papy aussi sexy.

Le fils prodige 

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Lui, il suit les traces du grand-père. Ça a pris du temps, mais c’est sans doute le seul qui compte aux yeux du méchant monsieur juste au-dessus (en même temps, c’est son seul garçon). Mais en tant que bon fils prodige qui en a bavé, il fait croire à tout le monde que son père est son modèle, alors qu’en réalité… il le déteste. Il refoule au fond de lui toutes ces fois où son daron l’a humilié, a jugé qu’il n’était pas assez fort, assez instruit, assez beau… assez tout quoi. Il garde tout pour lui depuis des années pour entrer dans les bonnes grâces du patriarche, mais en réalité il est à deux repas de famille de craquer et péter un câble. On attend cet épisode avec impatience.

La belle-fille modèle 

Qui dit fils prodige, dit forcément une belle-fille qui conviendra aux attentes familiales. Elle a l’air très chiante comme ça avec sa longue jupe, son pull en tweed et son foulard noué sur la tête, mais la vérité, c’est qu’elle entretient une liaison extra-conjugale avec un ami de son fils aîné. C’est glauque, oui, mais c’est ça au fond l’aristocratie. Puis il faut la comprendre, ça fait plus de trente ans qu’elle joue les parfaites épouses et les mères exemplaires, la dame a juste vrillé et c’est compréhensible. Force à son mari, qui va bien se faire chambrer par son père quand l’affaire aura éclaté.

La fille chérie 

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Elle, c’est vraiment la préférée du grand-père. Évidemment, son frère et sa sœur la détestent. Elle vit à Londres où elle prétend travailler dans la mode, mais tout le monde sait qu’elle enchaîne juste les soirées et passe toutes ses après-midi chez Harrods. Elle n’a jamais travaillé ni même gagné un sou, d’ailleurs, c’est un secret, mais elle fréquente un homme qui a l’âge de son père. Si ce dernier l’apprend, il la déshérite sur-le-champ. Alors, elle essaie de laisser son côté peste à Londres le temps de ces week-ends en famille, histoire que personne ne la balance. Comment je sais tout ça ? C’est sa manière de porter son écharpe en fourrure qui me l’a dit.

La tante délurée 

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Elle, elle vient juste pour le testament. Ça fait des années qu’elle a quitté l’Angleterre pour être au plus loin de sa famille qu’elle juge toxique (mais bon, elle encaisse quand même les chèques de son père). En tant que tante délurée qui se respecte, elle est célibataire, elle taffe dans une galerie d’art à New York, elle passe son temps à faire la fête, elle a plus de fringues qu’il n’y a de place dans son loft et elle fume des sandwiches parce que ça lui permet de mettre de l’ordre dans ses idées. Enfin, c’est ce qu’elle dit, mais en vrai elle veut juste faire chier son père car c’est une vraie rebelle. Ado, elle fuguait tout le temps, se décolorait les cheveux et a même vendu des reliques familiales pour payer des vacances aux Maldives à l’une de ses potes. Mais heureusement qu’elle est là, sinon, tout le monde s’ennuie.

Le petit-fils lèche botte 

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Évidemment qu’il étudie à Oxford. Il fait tout bien, tout comme papy lui demande et il ne manque pas une occasion de rappeler qu’il marche dans les pas de son grand-père. Il est le meilleur de son cours d’escrime, le meilleur de sa promo, le meilleur pour raconter une histoire et tout ça, ça agace prodigieusement son père. Le pire, c’est le jour où le patriarche lui a offert la même broche que lui, son père était fou de jalousie car lui attend toujours la sienne. Depuis, le petit-fils modèle porte chaque jour cette fleur côté cœur comme son papy. Bref, un vrai lèche-bottes.

Le petit dernier 

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Lui, c’est la force tranquille. Si tranquille qu’il ne quitte jamais son pyjama en soie. Il est tout l’opposé de ses modèles masculins. Il n’aime pas la chasse, ne compte pas aller à Oxford (d’ailleurs il vient de recevoir une lettre de refus et compte l’annoncer après la partie de chasse), il ne compte pas travailler dans la finance comme son père, il déteste faire semblant, la seule chose qui l’intéresse sur le testament c’est de récupérer les manteaux du grand-père et sa collection de chemises en soie, le reste il s’en moque. Et, plot twist, il sait pour sa mère et le pote de son frère. Ça aussi il compte l’annoncer après la partie de chasse.