Être journaliste, c’est recevoir régulièrement dans sa boîte mail (ou sur LinkedIn) des propositions pour assister à des événements plus ou moins… atypiques. Pêle-mêle, une rencontre avec Shakira dans un aquarium, un concert de Pitbull, une immersion dans une (fausse) prison à la Orange Is the New Black (sans le côté problématique)… Le pic jusqu’à présent ? Une invitation pour assister à une soirée bi-curieuse et plus si affinités (oui oui). Et puis, soudainement, nouveau prime dans mon étrange carrière : ERIKALUST, boîte de production de films pornographiques inclusifs et féministes, pop dans ma boîte mail, pour me proposer une expérience full immersive à Barcelone (ville où se trouve par ailleurs le siège de l’entreprise). Le but ? Visiter une maison remplie d’expériences érotiques et pornographiques dans chaque pièce, mais le tout avec un casque de réalité virtuelle.
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Le hic, c’est que je n’ai pas regardé de film à caractère pornographique depuis… mes 16 ans. Et c’était probablement plus par accident qu’autre chose… Pas mon délire, sans aucun jugement. Mais justement : j’étais d’autant plus curieuse de voir ce que ça pouvait donner pour une personne quasi néophyte dans le domaine. Mais le “pas hic”, c’est que je suis aussi une bonne iencli de ce genre d’expérience, étant très sensible, parfois trop peut-être, à la 3D (confer mon vertige pas possible sur l’expérience Dracula). Ça ne pouvait que sentir bon, alors vamos.
Ciao la pudeur
21 heures, j’arrive devant la porte de ce qui ressemble à un speakeasy. On me file d’emblée un masque façon bal érotique à la Eyes Wide Shut. Et on m’explique les règles : avec un casque de réalité virtuelle vissé sur la tête, je vais pouvoir déambuler dans une immense demeure bien Gucci remplie d’expériences plus ou moins hard. Cela, c’est à moi de choisir, car on me laisse opter pour un des trois programmes. Un soft, juste de l’érotisme ce qu’il faut. Un programme plus explicite. Et un dernier nommé “surprise me”, proposant un petit mélange du meilleur des deux mondes.
Je me lance avec un casque trop gros pour ma petite tête (comme toujours) et c’est parti : j’arrive dans le manoir rempli de chambres fermées. J’ai plus ou moins six minutes pour explorer chaque étage rempli de pièces, toutes remplies d’interactions possibles. Un trou où mettre l’œil, pour admirer le voisin peu pudique d’en face. Une salle de cinéma, avec des projections pas très grand public. Évidemment, 3D oblige, j’ai envie de me baisser pour m’asseoir sur ces sièges qui n’existent que dans mon casque et dans ma tête. Aussi, des salles avec des chaînes à tirer, pour dévoiler des arrière-salles secrètes et bien bresom.
Mais clou du spectacle côté immersion : un globe où il faut mettre tout son visage. On est alors téléporté entre quatre individus se dénudant, voire se caressant. On ne peut pas sentir leur peau, leur odeur ou leur haleine, mais c’est tout comme. L’expérience en 3D achevée, on rend notre casque et on arrive dans une ultime salle, la plus belle, où des écrans projettent des scènes ultra inclusives de couples de tout genre, de toute orientation, de toute couleur de peau. On touche avec les yeux et rien d’autre.
L’acmé de l’exposition ERIKALUST
Cette projection, en forme de loop, est à l’instar du reste de l’expo : belle, artistique, et jamais gênante ou too much. Et c’est là tout l’intérêt de l’exposition. Ouvrir une porte aux gens qui, comme moi, bien que dénués d’idées reçues, n’ont pas une appétence pour ce “genre cinématographique”. Ne jamais les mettre mal à l’aise. Et ça marche : ai-je envie de voir un petit film pour adultes pour me découvrir et m’émoustiller ? Peut-être, hein, on ne sait pas.
House of ERIKALUST, lieu communiqué 24 heures après l’achat du billet, mercredi et jeudi de 21 h 30 à 23 heures, vendredi et samedi de 21 h 30 à minuit. Dès 25,50 euros.