JO 2024 : la performance d’Yseult, qui a repris “My Way”, nous restera en mémoire longtemps

JO 2024 : la performance d’Yseult, qui a repris “My Way”, nous restera en mémoire longtemps

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© Pascal Le Segretain/Getty Images via AFP

Une reine parmi les étoiles.

Ce soir, Yseult a repris le classique “My Way” de Frank Sinatra, dans un bouquet final époustouflant. Sa performance nous restera en mémoire car elle est l’une des plus belles de cette cérémonie de clôture. La carrière d’Yseult, lauréate du prix de la Révélation féminine aux Victoires de la musique en 2021, a pris une dimension supplémentaire ce dimanche soir.

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“Le chemin est long en tant que femme noire, en tant que femme grosse.” Loin des traditionnels remerciements, ces mots, ponctués de larmes et prononcés après l’obtention de sa récompense, avaient marqué les esprits, après son interprétation de son titre “Corps”, accompagnée de danseuses de toutes morphologies, loin des silhouettes filiformes de l’habituel cahier des charges.

Cette prestation en direct parachève la revanche d’une artiste qui a failli être broyée par l’industrie musicale. L’histoire est classique. En 2014, l’année de ses 20 ans, la chanteuse débutante arrive en finale du télé-crochet Nouvelle Star, sans l’emporter. Elle signe dans la foulée un contrat avec une maison de disques et un premier album (Yseult) sort précipitamment en 2015.

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Yseult Onguenet, son nom à la ville, dit avoir été formatée et ne s’y reconnaît pas. Le succès n’est pas au rendez-vous et s’ensuit une période grise, entre déprime, doute et composition pour d’autres (comme la chanteuse Jenifer, elle-même issue du télé-crochet Star Academy). Elle reprend alors tout à zéro, crée son propre label (Y.Y.Y.), endossant les costumes de manageuse, productrice, directrice artistique.

Hit mondial

Aujourd’hui, à 29 ans, les mots “liberté, indépendance” reviennent dans ses prises de parole. Dès 2019 et son mini-album Noir, les tenues sages sont remisées au placard. Dans la vidéo de “BAD BOY” (2020), Yseult met en scène son “fantasme” de shibari, bondage japonais. “J’voulais qu’ça transpire d’audace, de vulnérabilité, de passion, de sincérité et d’érotisme”, présente-t-elle à l’époque sur sa chaîne YouTube. “Cette œuvre est une lettre ouverte à l’industrie musicale française, il est encore temps de prendre des risques et d’exciter le regard du public”, ajoutait-elle.

Au moment de sa Victoire en 2021, la native du nord de la France, de parents camerounais, semble sur une voie toute tracée. Elle est nommée dans la foulée ambassadrice des cosmétiques L’Oréal Paris. Yseult traversera tout de même un trou d’air médiatique après un bad buzz pour s’en être prise sur ses réseaux à une journaliste dont un article lui déplaisait.

À l’été 2024, la revoilà en tête des charts mondiaux avec “Alibi”, titre collaboratif où figurent les mégastars Pabllo Vittar, drag-queen du Brésil qui a déjà chanté avec Lady Gaga, et Sevdaliza, chanteuse néerlando-iranienne. Le morceau s’installe confortablement dans le top 50 mondial de Spotify, leader du marché des plateformes musicales. En dehors de ce tube aux accents reggaeton, Yseult a aussi sorti des morceaux en solo, dont un surprenant titre techno, “BITCH YOU COULD NEVER”, et une chanson plus pop, “SUICIDE”, qui annoncent un nouveau projet, MENTAL, prévu pour septembre 2024.