L’équipe de France de cécifoot sacrée championne paralympique

L’équipe de France de cécifoot sacrée championne paralympique

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

L’équipe de France est venue à bout de l’Argentine aux tirs au but.

L’équipe de France de cécifoot est devenue championne paralympique pour la première fois de son histoire en dominant l’Argentine aux tirs au but (1-1, 3-2 t.a.b.) samedi soir au pied de la tour Eiffel. Depuis l’entrée de la discipline aux Jeux paralympiques, en 2004 à Athènes, tous les titres avaient été remportés par le Brésil. À domicile, la France a réussi à devenir la deuxième nation seulement à inscrire son nom au palmarès en six éditions.
Au terme d’un match et d’une séance de tirs au but irrespirable, l’équipe de France du sélectionneur Toussaint Akpweh et les 11 500 personnes rassemblées dans le stade posé au pied de la tour Eiffel ont pu exploser de joie lorsque le N.10 français Frédéric Villeroux, meilleur joueur du tournoi, a envoyé le ballon au fond des filets.“On ne réalise pas, le scénario est tellement incroyable, on gagne contre l’Argentine aux tirs au but, dans le monde du football récent français, on ne peut pas faire mieux en termes de scénario”, savoure Gaël Rivière, entré en jeu en fin de rencontre.

“Je ne sais même pas comment on recommence à vivre normalement après ça”, a-t-il souri, soulignant que certains Bleus avaient “oublié de poser leur lundi”. Une façon de rappeler qu’eux sont amateurs, contrairement aux Brésiliens et aux Argentins, professionnels.

Les Bleus du cécifoot offrent la 19e médaille d’or à la délégation française lors de ces Jeux, la 74e au total, et évitent le zéro pointé aux sports collectifs tricolores, qui ne sont pas parvenus à se hisser sur les podiums de ces Jeux par ailleurs.

Face à des Argentins aussi menaçants que les nuages noirs s’amoncelant au-dessus du stade au fil de la rencontre, les Bleus ont été les premiers à faire la différence, grâce à leur maître à jouer, l’inévitable Frédéric Villeroux.

Après un début de match serré, le Girondin a remonté tout le terrain balle au pied, éliminé les défenseurs face à lui et trompé le gardien d’une frappe soudaine à ras de terre.

Les fantômes de 2022

Sur l’engagement, l’Albiceleste a répondu d’une jolie combinaison partie d’une louche et conclue par Maximiliano Espinillo après une mésentente dans la défense tricolore (1-1, 12e).

Dans une ambiance électrique pour une des affiches les plus bouillantes du football à 11 ces dernières années, le public s’est montré moins discipliné que lors des tours précédents, applaudissant parfois à mauvais escient, ou conspuant les Argentins après certaines fautes.

“Ici on n’est pas contre, on est avec”, a tempéré le speaker, présent pour lancer les encouragements lors des arrêts de jeu et tenter de faire respecter le silence pour que les joueurs puissent entendre les grelots situés dans le ballon.

Mais les spectateurs, transformés en supporters par l’enjeu et harangués par Villeroux, répondaient avec gourmandise aux offensives des Français et aux beaux arrêts réflexes du gardien, voyant en cécifoot, Alessandro Bartolomucci.

Les deux équipes n’ont pas réussi à se départager dans les 30 minutes de temps réglementaire, et ont dû se plier à l’exercice des tirs au but. Le guide de chaque équipe frappe les poteaux métalliques de chaque côté du but pour permettre au tireur de visualiser la cage.

L’Argentine partait a priori avec un avantage psychologique après avoir éliminé en demi-finale l’ogre brésilien aux tirs au but. Sans parler du passif des footballeurs valides, lorsque la bande à Deschamps avait cédé en finale du Mondial 2022 face à Lionel Messi et ses coéquipiers.

Frédéric Villeroux, considéré par Toussaint Akpweh comme “le meilleur joueur du monde”, a alors positionné son ballon dans un silence de cathédrale et l’a expédié au ras du poteau, permettant à la foule d’exulter.

Et elle pouvait : ce France-Argentine-là, les Bleus l’ont gagné.

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