L’œil du footix : les Diables Rouges doivent-ils changer de nom pour échapper à leur malédiction ?

L’œil du footix : les Diables Rouges doivent-ils changer de nom pour échapper à leur malédiction ?

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Ayman Aref / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Être supportrice de l’équipe nationale belge est très difficile parce que ça laisse un éternel goût d’inachevé.

Coumbis, supportrice de la Belgique et immense footix, a décidé d’analyser le match des Diables Rouges.

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On est dimanche. Je viens de brûler mes croissants et je commence le match des Diables Rouges. Le mood est maussade, mais on se motive.

Je suis un peu stressée parce que je sais que les Belges aiment bien avoir la plus grande possession de balle (je ne sais pas si ça se dit comme ça), dominer le jeu, l’aérer et tout ça pour se prendre un but vers la fin, parfois égaliser, se reprendre un but et PERDRE.

Honnêtement, il n’y a rien de plus frustrant. C’est comme enfiler sa paire de collants, sa jupe, ses bottines à mille lacets et se rappeler qu’on a oublié de mettre sa culotte et qu’il faut tout recommencer. J’aurais préféré qu’on ait une équipe internationalement connue pour sa nullité (comme le Congo ou Saint-Marin) mais qu’on supporte par conviction, par amour du jeu et de sa patrie.

Parce qu’être bon et quand même perdant, ça sert à quoi ? Comment peut-on être deuxième au classement masculin de la FIFA (et pendant longtemps, être premier) et être tout le temps sur la sellette ?

Tout ça pour dire que j’ai regardé les vingt premières minutes du match Belgique-Maroc avec des cœurs dans les yeux et que je me suis dit “C’est bon”. Parce qu’en quinze minutes, on a eu cinq corners, donc cinq occasions de marquer. Je me suis dit que ça allait finir par rentrer. Même si on est nul en probabilité, c’est simplement mathématique.

Mais il ne s’est rien passé. À la deuxième mi-temps, l’équipe belge aurait tellement dû aller vendre des frites et de la bière sur le bord du terrain, elle y aurait été plus efficace et utile. Et elle aurait mieux représenté la Belgique.

C’est la même chose à chaque fois, j’ai l’impression. À l’Euro, à la Coupe du monde… On joue bien, mais on continue à perdre et à ne ramener aucune coupe à la maison. Même les rappeurs belges doivent être continuellement déçus de ne pas pouvoir se faire de petits tubes fastoches sur nos victoires.

Je me demande donc si nous ne sommes pas victimes d’une malédiction. Je voulais creuser la piste des anciennes colonies qui paient pour le poids de leurs péchés mais en voyant les exploits de la France et de l’Angleterre, ça ne doit pas être ça.

Il ne reste plus que le nom. Même si on n’est pas là pour faire du prosélytisme ou promouvoir l’astrologie et les autres croyances de ce style, je suis convaincue que les gens qui pensent que notre prénom influence notre vie n’ont pas tort. C’est l’acte fondateur de notre existence et notre toute première étiquette sociale. C’est pour ça qu’on espère que les parents prennent leur temps avant d’appeler leur enfant Philharmonie ou Hannibal.

Et c’est aussi pour ça qu’on se demande pourquoi les Diables Rouges s’appellent les Diables Rouges. Parce que même si on ne croit pas au destin, au bien et au mal, ou à la vie après la mort, s’appeler comme l’ange/le génie qui a essayé de la mettre à l’envers au Créateur, n’est-ce pas se tirer une balle dans le pied ?

On demande donc à toute la Belgique de voter au référendum dont le but serait de changer “Diables Rouges” en “Anges Dorés” pour voir si ça nous portera plus chance.