Malgré le faible bilan de la France aux Mondiaux d’athlétisme, il y a de l’espoir pour les Jeux olympiques de Paris

Malgré le faible bilan de la France aux Mondiaux d’athlétisme, il y a de l’espoir pour les Jeux olympiques de Paris

Image :

La seule médaille française aux Mondiaux 2023 -.© Jewel SAMAD / AFP

photo de profil

Par Damien Garcia

Publié le , modifié le

Une médaille d’argent, c’est le maigre bilan de la France lors des derniers Championnats du monde d’athlétisme à Budapest. Pourtant, les motifs d’espoir pour 2024 sont là.

À voir aussi sur Konbini

Sur les quatre dernières compétitions internationales majeures (JO 2021, Mondiaux 2021 et 2022, Euro 2022) l’athlétisme français n’a ramené qu’une seule médaille d’or : Kevin Mayer durant les mondiaux d’athlétisme de 2022. Un bilan inquiétant en vue des Jeux olympiques de Paris, et encore plus après cette nouvelle édition des Championnats du monde d’athlétisme à Budapest, peu rassurante.

Avec 12 athlètes de plus qu’aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, la France était l’une des plus grosses délégations de ces Mondiaux. On pouvait donc légitimement s’attendre à des médailles… Pourtant, les Bleus ont bien failli repartir bredouilles, puisqu’il aura fallu attendre la dernière journée pour enfin exulter grâce à la 2e place du relais 4×400 mètres masculin.

Malgré ce faible bilan, tout n’était pas à jeter durant ces Mondiaux pour les athlètes tricolores. Retour sur ces disciplines où les Français ont montré des belles choses, laissant espérer des médailles en 2024.

3 000 mètres steeple

Oui, on ne commence pas avec la discipline la plus sexy. Mais avec une belle cinquième place en finale du 3 000 mètres steeple et un record de France en prime, Alice Finot réalise une performance plus que prometteuse en vue des Jeux olympiques de Paris.

800 mètres

Beaucoup d’athlètes français (trois femmes et trois hommes) étaient mobilisés sur le 800 mètres, mais aucun n’a réussi à accéder à la finale (préparez-vous à ce schéma, il est assez récurrent dans ces Mondiaux). La compétition a pourtant bien commencé, puisque quatre de nos six athlètes se sont aisément qualifiés en demi-finale.

Yanis Meziane, le plus jeune et le moins attendu des quatre, a réalisé la meilleure performance sur la piste en égalant son record personnel. Malheureusement, il manque la finale pour sept ridicules centièmes. Et s’il nous faisait une Pierre-Ambroise Bosse à Paris ?

Saut à la perche

Privée d’un Renaud Lavillenie blessé, c’est tout de même bien représentée que l’équipe de France s’est rendue à Budapest. Sur nos six perchistes en lice (trois hommes et trois femmes), seul Thibaut Collet s’est qualifié en finale, où il termine cinquième. Une très bonne performance en vue des Jeux de Paris.

Longtemps deuxième du concours, le Français a battu son record personnel à deux reprises et termine en ayant passé une hauteur de 5,90 mètres, mais le niveau était trop relevé : pour la première fois, deux sauteurs à la perche ont passé la barre des six mètres sur un même concours.

Saut en hauteur

Dans l’Histoire de l’athlétisme tricolore, c’est la première fois que deux Françaises se qualifiaient sur une finale de Championnat du monde. Pour y arriver, Solène Gicquel et Nawal Meniker ont dû flirter avec leur meilleure performance de la saison. Rapidement confrontées à des hauteurs qu’elles n’avaient encore jamais franchies en compétition, les sauteuses françaises ont été éliminées assez tôt durant la finale.

400 mètres haies

Voilà une discipline dans laquelle il y aura de sérieuses chances de médailles à Paris. Malheureusement, Wilfried Happio et Ludvy Vaillant, ont contre-performé pendant ces Championnats du monde, puisqu’ils ont échoué aux portes de la finale. Même constat pour le 400 mètres haies féminin, où aucune de nos trois participantes n’a accédé à la finale.

35 kilomètres marche

Longtemps en tête chez les hommes, Aurélien Quinion a brutalement été refroidi par les pénalités, dont le cumul aura fini par le disqualifier de la course. Mais le Français est confiant pour Paris, et comme il l’a dit au micro de France Télévisions : “On est la deuxième discipline la plus forte en France, parlez de nous un peu. On est un peu oubliés”. C’est chose faite.

Décathlon

Comme prévu, Kevin Mayer n’a pas pris de risque à un an des JO. Touché au tendon d’Achille gauche, le décathlonien s’est arrêté prématurément après la deuxième épreuve du concours. Rendez-vous à Paris pour décrocher la seule médaille qu’il manque à son palmarès.

110 mètres haies

Du talent brut, ici, il y en a. Bien que les hurdlers français n’aient pas été récompensés sur ces mondiaux, leurs performances sont prometteuses. Sasha Zhoya et Wilhem Belocian ont réussi à se hisser jusqu’en finale, où ils termineront respectivement à la 6e et à la 8e place. Sans oublier Just Kwaou-Mathey qui manque la qualification en finale de peu.

Le grand absent de ces Mondiaux, c’est évidemment Pascal Martinot-Lagarde, recordman français de la discipline. Il avait fini quatrième aux championnats de France (derrière les trois cités plus haut) et n’avait donc pas décroché sa place pour Budapest. Ça démontre bien le niveau de la discipline en France.

Les relais

L’athlétisme français et les relais, c’est une belle histoire d’amour, et ces Championnats du monde l’ont encore prouvé. Sur les cinq relais français présents, seuls les hommes du 4×400 mètres ont réussi à monter sur le podium, avec un record de France en prime.

Bien que les autres relais n’aient pas abouti, on remarque qu’ils ont été travaillés en vue des Jeux de Paris. Que ce soit sur le 4×100 mètres féminin ou masculin, les passations de relais étaient extrêmement fluides. Il ne manque plus que la pointe de vitesse.

Paris est magique

Évidemment, d’ici 2024, il n’y aura pas de remède miracle. Il ne faut pas s’attendre à ce que Christophe Lemaitre revienne et nous claque un chrono de 9,50, ni à ce que tous les athlètes cités dans cet article deviennent les meilleurs de leur discipline en à peine un an. Mais l’éclaircie pourrait bien venir de la Ville Lumière. Nos sportifs joueront à domicile, portés par un public friand de ces grands rendez-vous. Et on aura beau faire toutes les analyses sportives que l’on veut, ça, ce n’est pas quantifiable.

Depuis que les Jeux de Paris ont été annoncés il y a sept ans, combien d’athlètes ne vivent plus que pour ça ? Lors de chacune des interviews de Nelson Monfort, les sportifs français n’avaient que deux mots en bouche : “Paris 2024”.

Le pays organisateur réussit presque toujours à briller pendant ses Jeux. Regardez le Japon : durant les JO de Tokyo, il remporte 15 médailles d’or de plus que l’édition passée à Rio, et se classe troisième au bilan des médailles. Alors, pourquoi pas nous ? Laissons-nous le droit de rêver, c’est aussi fait pour ça, le sport.