Dimanche 30 mai a marqué le retour tant attendu du champion de handball Nikola Karabatic, huit mois après sa blessure en octobre 2020. Mais s’il a dû s’absenter quelque temps des matches, il y a un autre terrain sur lequel le double médaillé olympique a toujours été présent : la lutte pour le climat.
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Le mois dernier encore, des millions de granulés plastiques se sont déversés au large du Sri Lanka après l’incendie d’un porte-conteneurs. Une catastrophe écologique qui a particulièrement touché Nikola Karabatic. Ambassadeur et porte-voix de l’opération Adidas Run for the Oceans, il nous en dit plus sur son engagement écologique.
Konbini Sports | À quand remonte ton engagement dans la lutte pour le climat ?
Nikola Karabatic | J’ai été sensibilisé il y a déjà pas mal d’années au réchauffement climatique et à l’urgence climatique. J’ai depuis longtemps cette notion de respect, respect d’autrui mais aussi de notre environnement, du monde dans lequel on vit. Cette conscience écologique a connu un accélérateur il y a cinq ans, lorsque je suis devenu papa pour la première fois… Forcément, ça a renforcé mes pensées et ma préoccupation pour ce sujet. Tu réalises que tu as mis un enfant au monde, et que ce monde est ravagé et hostile à notre espèce. Donc j’ai commencé à me poser plein de questions et à réfléchir. Je me suis dit qu’il fallait que j’essaie de faire quelque chose, de participer à l’effort collectif en tout cas.
La protection des océans, c’est un aspect environnemental qui te touche particulièrement ?
Oui, quand je vois qu’il existe des océans de plastique par exemple. Quand on se penche un peu plus sur la pollution plastique des océans en général, c’est juste hallucinant. Tous ces déchets exportés, balancés dans la mer, c’est révoltant et ça fait très peur. On voit tellement d’aberrations en ce moment au niveau climatique, il faut agir vite.
Tu trouves que l’on fait assez pour agir en ce sens ?
Au niveau politique, on est encore très loin, on est à la ramasse… On essaie de raccrocher le wagon, mais le problème, c’est qu’on a pris trop de temps pour changer nos modes de consommation. Il n’y a pas de délai d’essai ou de latence pour passer à la vitesse supérieure. Il faut enclencher le changement très vite et on est encore à la traîne sur ce sujet-là, ça fait peur.
Comment peut-on accélérer ce mouvement justement ?
Au niveau individuel, il y a plein de domaines où l’on peut faire attention. Par exemple avec ma famille, on fait attention à ce que l’on consomme : produits locaux, circuits courts, courses en vrac, réduction de la consommation de viande et de poisson, on se déplace dans Paris à vélo… Et puis, évidemment, on recycle le plastique. Même si le meilleur geste responsable finalement, c’est de ne pas acheter de produits avec du plastique.
Mais il y a une limite à toutes ces initiatives individuelles. Il faut arrêter de faire culpabiliser les gens. C’est du côté des grands groupes, des marques, que l’on peut avoir un véritable impact collectif. C’est à eux d’enclencher les changements.
Comment participes-tu à cet effort collectif de sensibilisation écologique ?
Quand des associations me sollicitent, j’essaie au maximum de répondre présent. Je participe à plusieurs actions dans diverses associations comme Surfrider, qui protège les océans en luttant contre la pollution plastique. Dès que je le peux, j’essaie d’aider, de m’engager. Je trouve ça cool, ces initiatives positives, ça donne de l’énergie, de l’optimisme.
Alors lorsque Adidas m’a parlé de Run for the Oceans [qui signifie “courez pour les ccéans” en français, ndlr] et m’a demandé de m’impliquer dans la vidéo, je l’ai fait avec grand plaisir. Ça fait partie de leur volonté de s’engager sur la voie de l’écologie. Adidas est mon sponsor depuis plus de 20 ans, je suis fier d’être à leurs côtés sur cette opération.
Tu peux nous en dire plus sur l’initiative Run for the Oceans ?
Elle va toucher des millions de personnes, des sportif·ve·s de tout niveau, professionnel·le·s ou amateur·rice·s, pour les sensibiliser à l’importance de collecter les déchets et de les réutiliser. C’est ce vers quoi on doit tous tendre aujourd’hui. L’idée est aussi que ça inspire d’autres marques, que ça entraîne un mouvement sur cette voie-là.
Il faut que nous, les sportif·ve·s, et toutes les personnes qui ont une notoriété et une influence positive sur leur communauté, on puisse rechallenger les sponsors. J’essaie d’utiliser ma notoriété pour m’adresser aux gens qui m’écoutent, leur montrer ma sensibilité écologique et la réveiller chez eux aussi.
© @ryadoug
On parlait de ton retour sur le terrain un peu plus tôt, comment t’es-tu senti pendant ce match victorieux contre Saint-Raphaël ?
J’étais aussi nerveux qu’à mes premiers matches, quand je débutais à 17 ans. Je n’avais jamais été aussi éloigné des compétitions depuis longtemps, depuis que je suis né presque, donc c’était spécial. Une émotion que je ne connaissais pas, je n’avais jamais fait un retour de blessure aussi long.
C’était une belle journée, un beau match qu’on a gagné en plus, mes coéquipiers étaient heureux de me voir. Et puis c’était incroyable de revoir du public, ça nous a vraiment boostés. Le titre de champion de France, c’est vraiment important pour nous. D’être victorieux pour que, le lendemain matin, lorsque j’amène les enfants à l’école, je puisse leur dire : “Papa il a gagné, il a marqué des buts !”
L’opération Run for the Oceans est un mouvement mondial et annuel destiné à sensibiliser à la pollution plastique des océans par le running, lancé par Adidas et Parley, une association œuvrant pour la préservation des océans. Entre le 28 mai et le 8 juin, pour chaque kilomètre parcouru et enregistré sur l’application Adidas Running, l’équivalent de 10 bouteilles en plastique de déchets sur les plages, îles et côtes sera ramassé. L’application est disponible sur Android et iOS.