Plus d’un millier d’athlètes se sont rassemblé·e·s dans un stade de Hong Kong samedi pour l’ouverture des Gay Games, un événement sportif LGBTQIA+ international qui se tient pour la première fois sur le continent asiatique. Initialement prévu en novembre 2022, l’événement avait été reporté en raison des restrictions strictes imposées à Hong Kong lors de la pandémie, qui n’ont été assouplies qu’à la fin de l’année dernière.
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Samedi, des athlètes ont pénétré dans le stade Queen Elizabeth brandissant leurs drapeaux nationaux et des bannières arc-en-ciel, sous les acclamations du public. “Les premiers Gay Games [se déroulant] en Asie, c’est incroyable”, a expliqué Hélène Germain, une Française qui s’est rendue à Hong Kong pour la première fois pour participer à une course de pirogue.
“L’ambition des Gay Games a toujours été de créer un festival sportif, artistique et culturel qui célèbre la participation, l’inclusion et le dépassement de soi”, a déclaré Lisa Lam, coprésidente de l’évènement. Près de 2 400 athlètes vont concourir dans 18 catégories ouvertes à la fois aux personnes LGBTQIA+ et hétérosexuelles. “Pour une personne comme moi qui ne s’identifie ni comme un homme, ni comme une femme, [les Gay Games] sont vraiment un espace agréable”, a expliqué à l’AFP Jinsun Yang, venu·e de Corée du Sud.
Mariage interdit
La tenue des Gay Games à Hong Kong “est un témoignage fort de la diversité, de l’inclusion et de l’unité de notre ville”, a expliqué Regina Ip, présidente du Conseil exécutif de Hong Kong, une des seules voix pro-Pékin à soutenir l’événement. Le plus grand parti pro-Pékin du territoire autrefois semi-autonome, le DAB, a condamné cette semaine la tenue de l’évènement, y voyant une attaque contre “les valeurs traditionnelles de la famille”. Samedi, quelques membres d’un groupe religieux ont manifesté contre les Gay Games devant le lieu de la cérémonie.
La compétition va se tenir alors qu’en septembre, la plus haute juridiction de Hong Kong a ordonné aux autorités de créer dans un délai de deux ans, un “cadre alternatif” reconnaissant les droits des couples de même sexe. Mais les juges de la Cour d’appel finale ont également statué que le mariage était “limité aux couples de sexe opposé”.
S’il s’agit d’une victoire “partielle” pour les militant·e·s des droits LGBTQIA+, Regina Ip estime que ces décisions de justice ainsi que la tenue des Gay Games “démontrent pleinement l’engagement sans faille de notre ville en faveur de la protection des droits des minorités”. La défense des droits LGBTQIA+ est en partie tombée dans la clandestinité à Hong Kong depuis que Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale en 2020, suite à de massives manifestations pro-démocratie.
Également vice-présidente de la Fédération française de sport LGBT+, Hélène Germain a expliqué que certain·e·s athlètes français·e·s n’ont pas voulu se rendre à Hong Kong “à cause de la situation politique”. Mais les participant·e·s espèrent que les Gay Games pourront aider à lutter contre les discriminations et promouvoir une plus grande acceptation de la communauté LGBTQIA+.