On vous explique les références derrière la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques

On vous explique les références derrière la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

De Louis XIV aux Minions, la cérémonie d’ouverture des JO, pétrie de références, a fait le tableau d’une France fière de sa diversité et riche de son histoire.

La France révolutionnaire

La cérémonie d’ouverture a multiplié les clins d’œil à la Révolution française, à commencer par son titre “Ça ira !”, en référence au chant révolutionnaire “Ah, ça ira, ça ira, ça ira !”, mais réarrangé à la sauce métal par le groupe Gojira. Les organisateur·rice·s disent s’être inspiré·e·s de la cérémonie du Bicentenaire de la Révolution française le 14 juillet 1989. Elle s’était déroulée entre l’Arc de Triomphe, illuminé de rose, à la place de la Concorde, deux kilomètres et demi plus loin.

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La soprano noire américaine Jessye Norman drapée du drapeau bleu-blanc-rouge avait entonné une “Marseillaise” martiale au pied de l’obélisque. D’autres périodes du Paris contestataire ont également été évoquées au cours de la cérémonie, avec notamment le tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple, tout juste restauré, ou encore Les Misérables de Victor Hugo, son œuvre la plus connue.

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La France dans sa diversité

Artiste française la plus écoutée au monde, Aya Nakamura, 29 ans, a chanté, accompagnée de danseuses… et de la Garde républicaine dans une séquence rendant hommage au métissage et au mélange des genres. La chanteuse franco malienne a repris ses deux titres les plus connus, “Pookie” puis “Djadja”, avant d’interpréter “For Me… Formidable” de Charles Aznavour, une des voix françaises les plus connues à l’international.

Une performance saluée par le président Macron sur Twitter/X, assorti du commentaire “en même temps”, emprunté au registre utilisé lors de sa première campagne présidentielle et suggérant le rapprochement de deux France, celle de la tradition et celle du métissage. Cette séquence a en revanche irrité une partie de l’extrême droite française. D’autres symboles d’une France diverse et ouverte sur le monde ont été à l’honneur, à l’image des soldats tirailleurs des troupes coloniales françaises, qui ont joué un rôle considérable aux côtés de l’armée française notamment lors des deux conflits mondiaux. Ils ont pris part au tableau consacré aux sports urbains.

La France féministe

Au niveau du Pont Alexandre-III, un hommage appuyé a été rendu à dix grandes figures féminines de l’Histoire de France, à commencer par Olympe de Gouges, femme politique et connue pour avoir rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Sportive de haut niveau dans l’Entre-deux-guerres, Alice Milliat a organisé en 1922 les premiers Jeux mondiaux féminins. Son engagement a permis une plus grande présence des femmes aux Jeux olympiques.

Avec Gisèle Halimi, avocate et femme politique, et Simone Veil, ministre de la Santé et rescapée des camps de concentration, c’est la lutte pour les droits des femmes et notamment l’accès à l’interruption volontaire de grossesse ou la légalisation de l’avortement, qui a été mise à l’honneur. Objectif avoué des organisateur·rice·s : que ces statues s’installent définitivement dans le paysage français.

La France qui s’exporte

Parmi les plus gros succès français de ces dernières années, la série Lupin ou les Minions ont eu droit aux honneurs de la cérémonie d’ouverture. Le personnage d’Arsène Lupin est arrivé dans l’un des premiers tableaux de la soirée, le “gentleman cambrioleur” connaissant une renommée internationale depuis la série de Netflix portée par Omar Sy. Les personnages jaunes des films Moi, moche et méchant (le quatrième opus est actuellement en salles en France) ont fait une apparition remarquée. Personnages de fiction créés par Pierre Coffin, ancien de la prestigieuse école des Gobelins, ils ont volé La Joconde dans un sous-marin, qui a fini par couler, percé par des javelots. Ils représentent le fleuron de l’animation française.

L’adaptation de l’œuvre de Victor Hugo Les Misérables en comédie musicale a également eu une place de choix. Elle a été traduite en 25 langues et s’est exportée dans le monde entier (38 pays), notamment à Broadway, avant une adaptation au cinéma en 2012 avec un casting hollywoodien. Fil rouge de la cérémonie, flamme à la main, un personnage masqué et resté inconnu jusqu’au passage de relais à Zinédine Zidane, était inspiré d’Assassin’s Creed: Unity, qui se déroule à Paris pendant la Révolution française, jeu vidéo mondialement connu développé et édité par le français Ubisoft.

La France et ses grandes figures dirigeantes

Avec une touche d’humour, ce sont les disciplines urbaines et les sports modernes tels que le BMX, le breakdance ou le basket freestyle qui ont mis en lumière les grandes figures dirigeantes de la France à travers les siècles. Le Roi Soleil, monarque absolu au plus long règne d’un roi de France (1643-1715), Louis XIV a ainsi partagé l’affiche sur un BMX, avec Napoléon Ier ou encore le Général De Gaulle, figure emblématique de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale puis président de 1958 à 1969.

La France et le drama

La vision de ces trois personnes qui s’embrassent dans un escalier a embrasé les détracteur·rice·s de la cérémonie. Ce “trouple qui s’embrasse”, tel que l’a écrit Marion Maréchal sur X/Twitter, renvoie à une tradition littéraire, théâtrale et cinématographique française de longue date. Qu’il s’agisse des Caprices de Marianne de Musset, du Jules et Jim de Truffaut ou du Cyrano de Bergerac de Rostand, les triangles amoureux sont légion et ne sortent pas d’un imaginaire fantasmé du “wokisme” cher à l’extrême droite, sorry Marion.