Pixels, stars et spectacle : l’ère Pharrell Williams chez Louis Vuitton a démarré, et c’est un grand jour pour la culture

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Pixels, stars et spectacle : l’ère Pharrell Williams chez Louis Vuitton a démarré, et c’est un grand jour pour la culture

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Photo by Ludovic MARIN / AFP

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Par Flavio Sillitti

Publié le

Pharrell Williams a succédé à Virgil Abloh aux commandes de Louis Vuitton avec un show impeccable sur le Pont Neuf de Paris, réunissant les plus grandes stars.

La Paris Fashion Week homme printemps-été 2024 est lancée, et c’est le défilé le plus attendu de la saison qui a clôturé la première soirée des festivités, à savoir le tout premier show menswear de Louis Vuitton orchestré par son nouveau directeur artistique, le prolifique artiste américain Pharrell Williams. Il est le deuxième homme noir à assurer ce poste prestigieux, succédant à son acolyte Virgil Abloh, nommé DA de la marque en 2018 et décédé en novembre 2021 des suites d’un cancer.

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Pour l’occasion, c’est sur l’emblématique Pont Neuf situé en plein Paris que la marque s’est installée, transformant l’endroit avec des teintes dorées et élégantes, le baignant des sons d’un orchestre et d’une chorale. Un show titanesque, la moindre des choses au vu de l’affolante mais finalement logique liste d’invité·e·s venu·e·s célébrer la vision de leur ami, véritable pionnier de la culture contemporaine sur plusieurs terrains, dont aujourd’hui la mode.

Pharrell Williams à sa place

D’entrée de jeu, Pharrell annonce la couleur : il est là, à sa place, et compte bien le prouver, notamment avec un court-métrage introductif qui exprime bien la pression sur les épaules de l’artiste et la volonté de s’en émanciper. C’est qu’en février dernier, les puristes de la haute fashion s’étaient indigné·e·s à l’annonce de sa nomination aux commandes de la maison de luxe. C’est que l’artiste originaire de Virginie, qui a commencé sa carrière au sein du groupe hip-hop The Neptunes, n’a pas vraiment le parcours traditionnel des griffes des écoles de mode.

Mais ce serait oublier les antécédents mode de l’Américain, qui n’en est pas à son premier essai dans le monde de la fashion. Tout d’abord parce qu’il est lui-même une icône mode indéniable, étant l’un des premiers à avoir mêlé la culture skateboard au monde hip-hop dans les années 2000, un combo aujourd’hui indissociable. Se sont ensuivies des collaborations avec le designer japonais Nigo, donnant lieu notamment à la marque Billionaire Boys Club.

Williams avait d’ailleurs déjà collaboré avec Louis Vuitton en 2004 pour une paire de lunettes, avant de gagner la confiance d’Adidas et Chanel pour des collections exclusives. C’était donc moins une surprise qu’une évidence pour Bernard Arnault, président-directeur général du groupe de luxe LVMH, de le nommer en tant que directeur artistique, d’autant plus qu’il fallait quelqu’un d’aussi charismatique et influent que Virgil Abloh pour lui succéder.

Une collection hommage dans l’air du temps

En détournant les damiers iconiques de la marque en version pixélisée à l’esprit camouflage, Pharrell Williams invente le “Damouflage”, qui promet de s’inscrire dans l’histoire de la marque. Le motif se décline ainsi en différents coloris et sur plusieurs pièces, dont le costume porté par le créateur lui-même.

Ailleurs, Pharrell rend aussi hommage aux racines de la maison, dont les valises et les sacs de voyage, qui restent les produits phares de Louis Vuitton qui, pour rappel, n’a commencé à proposer des vêtements qu’en 1997 sous l’impulsion de Marc Jacobs. Les accessoires se déclinent ici dans de grands formats classiques, tractés sur une voiturette de service au milieu des mannequins, mais aussi avec des sacs plus conceptuels, dont un en forme de bateau-mouche notamment.

L’ère de l’entertainment

Si on pouvait s’attendre à un vrai spectacle, Pharrell Williams nous l’a offert fois mille. Que ce soit sur le catwalk ou sur le banc des invité·e·s, les maîtres-mots de la soirée étaient l’entertainment, le divertissement, le people, le bling, le joli monde. Louis Vuitton assume davantage la perspective vers laquelle Virgil Abloh avait déjà orienté la marque et s’impose dans le happening pour se hisser au rang de créateur d’événements immanquables, envahissant Twitter et les tabloïds, notamment grâce aux plus grandes stars hollywoodiennes réunies en plein cœur de Paris.

On a ainsi pu apercevoir Tyler, The Creator, Zendaya, Naomi Campbell, Skepta, Megan Thee Stallion, Kim Kardashian, Jaden et Willow Smith, Jackson Wang, Coi Leray, Lewis Hamilton, Mia Khalifa, Clint, Anitta, mais aussi les power couples A$AP Rocky/ Rihanna (en retard, évidemment) ou encore Jay-Z/Beyoncé qui a fait une halte dans sa tournée mondiale colossale pour assister au show, son premier événement mode depuis des années.

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La musique a évidemment trouvé sa place dans la soirée, non seulement avec l’apparition sur le catwalk des rappeurs Dave ou Malice, qui a défilé aux côtés de son frère, la légende Pusha T. Ce dernier signe d’ailleurs l’un des morceaux composant la bande sonore du défilé qui rendait un hommage à la culture rap mais aussi gospel avec un final mené par une chorale entonnant le titre “JOY (Unspeakable)” sorti quelques jours plus tôt par Pharrell et la troupe Voices of Fire.

Finalement, en guise d’afterparty, c’est en tandem avec l’inégalable Jay-Z que Pharrell Williams a gracié une dernière fois le Pont Neuf pour un concert exclusif et intimiste qui prouve que l’événement s’inscrit bel et bien dans la culture et que les disciplines ne se sont jamais aussi bien mêlées que sous l’égide d’un des esprits les plus affûtés de sa génération. Un début en beauté.

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