Robert Wun, Di Petsa, Claude Kameni : les créateurs qu’on porterait, nous, sur le tapis rouge de Cannes (si on était des stars)

Robert Wun, Di Petsa, Claude Kameni : les créateurs qu’on porterait, nous, sur le tapis rouge de Cannes (si on était des stars)

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@ Courtesy of Robert Wun

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Par Coumbis Hope Lowie

Publié le , modifié le

On est déjà des stars mais puisque personne ne le sait…

Au pic de sa gloire, Damso a dit que la célébrité ne sert à rien si elle ne permet pas d’encaisser des pesos. Dans la même vibe, Flo Milli – l’une de mes rappeuses préférées – a proclamé dans son tube “Beef FloMix” : “Fuck the fame, all I want is them bands”. Je suis quasi sûre qu’à la Renaissance, un poète torturé et nepo baby à souhait a dû écrire quelques alexandrins sur le même sujet. Je suis d’accord avec eux trois. La célébrité, c’est cool pour les likes mais à choisir, je prends la villa pour la mama et le compte en banque rempli de pièces d’or et de titres de propriété.

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Mais si, demain, une Marraine la Bonne Fée se perdait dans mon immeuble et me réveillait en pleine nuit pour me proposer de passer quelques jours à Cannes comme une superstar, et dans la suite Mélodie du Majestic, je n’hésiterais pas une seconde. Comme j’ai foi en la vie (et en “Bibbidi Bobbidi Bou”), je prépare déjà ma sélection des tenues que je vais porter sur le tapis rouge.

En Robert Wun, c’est moi le tapis

Je mets cette tenue tachetée d’un rouge étincelant pour l’avant-première d’un film d’horreur sud-coréen. Il n’y a presque pas de dialogues et le silence terrifiant est entrecoupé du bruit de carillon de mes longues boucles d’oreilles en diamant. Il n’y a que quelques personnes qui regardent l’écran parce qu’ils l’ont tous compris : le spectacle, c’est moi.

Je m’arrose en Di Petsa (parce que le champagne, c’est ringard)

Je suis en retard pour l’avant-première. Ils ferment les portes dans quelques minutes et je suis encore dans la limo. Mais ce n’est pas grave, ce look n’est pas fait pour être enfermé dans une salle sombre. Je flâne quelques minutes sur le tapis rouge pour être sûre d’avoir une photo valable sur Getty et je m’engouffre dans la voiture direction un restaurant hors de prix et après, je file en boîte. Tout le monde doit me voir, aujourd’hui.

Une nymphe volcanique sur la Croisette séduit les passants en Dilara Findikoglu

Mes yeux sont charbonneux et je fais la tête. Je ne souris pas au public qui me fait des signes et crie mon nom. Je ne peux pas, je suis dans mon personnage. Aujourd’hui, c’est celui d’une sorcière en plein procès, condamnée au bûcher. Mais je ne risque rien, c’est bientôt la pleine lune.

Princesse débridée et déculottée en Miss Sohee

J’ai enchaîné les glute bridges, les jumping squats et les single-leg deadlifts tout l’hiver. J’ai travaillé mon fessier et je veux que ça se voie. Mais je veux aussi que ça soit romantique et chevaleresque, comme dans une version inédite et interdite pour les mineurs d’Orgueil et Préjugés.

Une Barbie en Claude Kameni

Mes épaules sont tellement larges que les célébrités assises à côté de moi n’ont pas assez de place. Tout le monde est mal à l’aise, sauf moi. Ma traîne est tellement longue et ample qu’elle crée comme un espace de protection entre moi et le reste du monde. Cette tenue, c’est mon mantra de vie : si tu n’as pas la carrure, tu restes loin.

C’est comme dans Bridgerton mais c’est dans le Sud et en Wiederhoeft

C’est mon dernier jour en tant que superstar sur la Croisette. Marraine la Bonne Fée m’a dit que le charme ne durera que jusqu’au générique de fin et après, c’est retour dans les flared pants et sweat-shirts confortables. Alors, pour profiter une dernière fois, je mets le paquet ! Je sors les gants, la traîne, les longues tresses et le chocker en diamant. Je suis déjà en blanc et en voile, au cas où je rencontre le prince charmant – un riche armateur grec – et qu’il décide de faire de moi une honnête femme. Avant le générique de fin, bien sûr.