Alerte chialade : Blue Valentine, Broken Flowers… Sur Prime Video, des chefs d’œuvres pour te rappeler que l’amour, ça fait MAL

Sortez les mouchoirs

Alerte chialade : Blue Valentine, Broken Flowers… Sur Prime Video, des chefs d’œuvres pour te rappeler que l’amour, ça fait MAL

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Par Antonin Gratien

Publié le

La Saint-Valentin des cœurs brisés.

Alors oui, on est le 14 février. Mais que ni ces couples au sourire en banane, ni ces publicités mièvres célébrant le bonheur conjugal façon “et ils vécurent heureux…“, ne vous le fassent oublier : comme l’ont tant de fois entonné nos Rita Mitzouko, “les histoires d’amour finissent mal, en général”. Cruelle vérité. Avoir des sentiments ça heurte, ça brûle, ça blesse. La faute à qui, à quoi ? Vaste question. Pour glaner quelques éléments de réponses, on a fait un tour sur Prime Video qui héberge, en ce moment même, une affriolante sélection de films axés broken heart. Florilège.

1. Le blues de Blue Valentine

Encore à jouer le bellâtre dans une comédie romantique, Ryan Gosling ? Que non, que non. Cette fois-ci, l’acteur révélé par Drive la joue mélancolie aiguë, en campant, aux côtés de (l’excellente) Michelle Williams, le rôle d’un romantique invétéré, en proie à de sévères problèmes de couples. Lui : priorisant sa vie de famille et son couple, le genre à cultiver un éternel art de la séduction – ballade de guitare classique à l’appui. Elle : centrée sur son travail dans une clinique médicale, et plutôt du style “désillusionnée” sur le concept de romances à l’eau de rose. Forcément, ça bloque. Après nous avoir dépeint la magie des débuts, le film nous plonge dans le lent naufrage d’un amour qui semblait, pourtant, avoir tout d’une idylle. Amer, évidemment – mais bouleversant, surtout.

2. Qui se cache derrière Les Yeux noirs ? Mystère…

Marcello Mastroianni est dans la sauce, lui aussi. Dans Les Yeux noirs, le rôle qui a valu à l’acteur le prix de la meilleure interprétation lors du festival de Cannes 1987 est celui d’une sorte d’aventurier des love affair. L’histoire du film, largement inspirée des nouvelles de Tchekov, s’ancre quelques années avant l’explosion de la Première Guerre Mondiale. En pleine traversée de paquebot,  Romano (Marcello Mastroianni) partage auprès d’un autre voyageur le récit de ses déboires amoureux. Il y est question de mariage bancal, de coup de foudre qui vous frappe avec la force et l’évidence d’un uppercut, d’élans de désespoirs. De trahisons mesquines, aussi – manière de dire qu’au jeu de l’amour, certains resteront toujours des fraudeurs. Tout ça sur fond de valses enfiévrés, de chants tziganes et de grands voyages, d’Italie jusqu’à la froide Russie. Sacrée fresque.

3. Le séisme de Broken Flowers

Alerte rouge : Bill Murray s’est fait lourder. Enfin, le personnage qu’il interprète dans le Broken Flowers de Jim Jarmusch (Dead ManPaterson…), plutôt. Du coup ledit personnage, Don Johnston (référence à “Don Juan” ? On vous laisse juge) se dit : “okay, bon, ben dorénavant je mène ma petite vie solo”. Sauf que. Voilà que déboule une bien mystérieuse lettre rose à son domicile, signée par une ancienne conquête qui lui explique, grosso modo, qu’elle a accouché d’un fils dont il n’a jamais eu connaissance. Mais le marmot a aujourd’hui 19 ans et aimerait vraiment, genre vraiment, connaître son paternel. Forcément intrigué, Don se lance dans un genre d’enquête, où il s’élance à la rencontre des femmes ayant marqué sa vie. L’occasion de replonger dans des histoires oubliées. Et de s’interroger, aussi, sur le fossé qui peut s’être creusé, au fil des ans, entre des êtres qui, autrefois, s’étaient promis de ne faire qu’un. Une drôle d’épopée qui a valu au film le Grand Prix du jury, lors du festival de Cannes 2005.

4. Les déboires du Swiss Army Man

C’était l’un des OVNI ciné de l’année 2016. Distribué par la très hype société A24, Swiss Army Man dépeint l’improbable rencontre entre un naufragé trentenaire tenté par le suicide (Paul Dane) et… un cadavre (Daniel Radcliffe) rejeté par les eaux environnant l’île sur lequel ledit naufragé s’est paumé. Bien vite, les deux types deviennent potes. S’engage alors une bien curieuse thérapie, où le vivant confie au mort sa frustration sexuelle, son incapacité à relationner avec les femmes, son amour contrarié pour une chauffeuse de bus dont il sait pertinemment qu’elle est mariée – et heureuse. Bref, derrière le tableau sacrément baroque d’une robinsonnade où notre Harry Potter transformé en macchabé pétomane parviendra, par de curieux pouvoirs, à chapeauter un retour à la civilisation, le long-métrage de Daniel Kwan et Daniel Scheinert brosse aussi, en creux, le malaise des loosers de l’amour.