Certains ont cru que le fait d’être le premier ex-président des États-Unis à être condamné dans une affaire pénale allait freiner les ardeurs de Trump, vis-à-vis de la présidentielle de 2024 mais… c’était mal connaître le bonhomme. De fait, celui qui s’auto-surnomme “lonely warrior” (guerrier solitaire) a pour habitude de transformer les condamnations institutionnelles – et défaites électorales… – en machinations. Comme quoi le “système” serait contre lui, qu’il y aurait un genre de complot à l’œuvre pour le “faire tomber” etc. Bref, par un tour de passe passe outrancier, Donald J. Trump fait de ses échecs les plus retentissants des arguments de campagne. Le pire, c’est que ça fonctionne : après quelques doutes, l’ancien résident de la White House est le seul candidat républicain dans la course à l’investiture et les sondages le donnaient gagnant face à Biden, avec 47,5 % d’intention de vote contre 43 % pour l’actuel président des USA, début juillet. Soit avant que Trump réchappe d’une tentative d’assassinat, et que le résident de la Maison Blanche annonce qu’il ne briguerait pas un second mandat. De quoi assurer le triomphe de l’ex homme d’affaire ?
Pour prendre la mesure du péril que laisse plane l’éventualité, Prime Video accueille plusieurs documentaires qui éclairent, chacun à sa manière, une facette du profil pour le moins “inquiétant” de celui qui, déjà, s’annonce comme le prochain pilote de la 1er puissance mondiale. Florilège.
1. L’escroquerie comme principe, dans Vous aussi, vous avez été Trumpé
C’est une affaire en apparence mineure, mais qui pourrait bien en dire long sur le caractère du potentiel 47 président des États-Unis. Anthony Baxter y croit, en tout cas. Pendant plusieurs mois, ce journaliste a mis en parallèle la présidentielle américaine de 2016 avec… le quotidien d’une veuve de 91 ans, nichée dans un trou paumé de la campagne écossaise. Le rapport ? Trump a bâti un terrain de golf pharaonique à proximité de la source minérale où vit ladite veuve. Et détruit, au passage, un tuyau d’approvisionnement d’eau qu’il avait juré de remettre à neuf… sans jamais tenir parole. Résultat : l’arrière grand-mère de famille est réduite à se laver avec une bassine, et à compter chaque litre d’eau utilisé. “Trump promet le monde, mais cela n’arrive jamais”, conclut la concernée. Pas à pas, ce documentaire retrace l’histoire d’un mensonge qui dit tout le mépris de l’homme d’affaire pour ceux qu’il perçoit comme des humains de seconde zones. Parce que racisés, âgés, précaires, handicapés… Vous aussi, vous avez été Trumpé met les pleins phares sur le manque de considération de celui qui, aujourd’hui encore, se targue de vouloir rendre l’Amérique “great again”. Mais à destination de quels citoyens, précisément ?
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2. Melania Trump, égérie du conservatisme américain ?
Mais qui était vraiment la first lady (qui a dores et déjà prévenu qu’elle ne ré-endosserait pas ce rôle, en cas de ré-election de son mari…) ? C’est la question sur laquelle se penche attentivement Melania Trump, cet obscur objet de pouvoir. Réalisé par la journaliste Laurence Haïm, ex-correspondante accréditée à la Maison Blanche, ce documentaire décode l’influence de cet ancienne première dame, longtemps présentée comme le soutien indéfectible d’un Trump multipliant les faux pas. Scandales sexuels, propos misogynes etc. Sans avoir pu décrocher d’interview directe, notre investigatrice interroge, piste… jusqu’à découvrir dans Mme Trump le symbole idéologique d’un rôle de genre stéréotypé. Celui de la mère et de l’épouse dévouée, capable de se mettre en retrait pour laisser briller son mari, comme de monter au front pour le défendre. En enfilant cette cape glam’ d’une féminité “traditionnelle”, Melania Trump s’inscrirait-elle dans le projet viriliste de Donald Trump, prompt à voir dans la théorie du genre et les apports féministes contemporains une simple incartade “wokiste” ? Chacun sera juge.
3. La face cachée de l’Amérique trumpiste percée à jour par… Borat ?!
Eh oui. L’un des meilleurs documentaires sur le danger que représente un Trump au pouvoir nous provient… de Sacha Baron Cohen. Dans Borat, nouvelle mission filmée, le comédien reprend son costume de vrai-faux reporter kazakh pour partir, en 2020, sur les traces des États-Unis pro-Trump. L’enquête donne lieu à plusieurs séquences glaçantes. Comme lorsque l’acteur visite un centre de santé aux côtés de sa fille fictive, présentée comme âgée de 15 ans. “Borat” est franchement embêté, et demande conseille à un pasteur : il vient de mettre sa fille enceinte – que faire ? À l’homme d’Église, visiblement oublieux des lois en vigueur contre l’inceste et la pédophilie, de répondre que monsieur n’est “pas coupable” car “Dieu ne crée pas d’accident”. Hors de question de songer à l’avortement, donc. S’enfonçant toujours plus profondément dans l’Amérique trumpiste, Sacha Baron Cohen côtoie des complotistes persuadé que Hillary Clinton boit du sang d’enfants. Puis se rend à un meeting d’extrême droite durant lequel le public rit à gorge déployée, lorsque le comique martèle que le coronavirus est un “coup monté des libéraux”. D’autres esquissent un salut nazi, dès l’instant où Borat suggère d’envoyer les scientifiques du pays dans des “chambres à gaz”. C’était en 2020. Quatre ans plus tard, les plus fervents soutient de Trump auraient-ils retrouver raison ? Rien n’est moins sûr.