Sur Prime Video, Laurie Peret chante les déboires de la parentalité

Allô, les services sociaux ?

Sur Prime Video, Laurie Peret chante les déboires de la parentalité

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Par Antonin Gratien

Publié le

"Moi, devoir aller à la maternelle à 8h30 chaque matin, ça me donne envie de creuuuuuuver"

Pas simple de devenir mère. Il y la grossesse, l’accouchement – puis la rééducation du périnée, bien sûr. Sans même parler de “l’après”. La galère des devoirs de la p’tite, les embrouilles avec les copines de classe… Ouais, ça fait beaucoup – au point qu’il y a comme un besoin urgent d’en parler. Histoire de vider son sac, quoi. C’est tout le projet de Spectacle Alimentaire, en attendant la pension, le premier seul en scène de Laurie Perret. Cette jeune mère, donc, qui avait fait ses débuts sur les planches avec Mozart, l’opéra rock, y empile les séquences chantées, entre passage improvisés et sketchs (très, très) noir. Il faut au moins ça pour encaisser le choc de la parentalité, nan ?

“Y’a des gens qui regrettent d’avoir eu un enfant ?”

On la sent légèrement crispée, sous ses allures pétulantes, Laurie Perret. C’est que, déjà, la comédie n’est pas franchement sa première vocation : “Je fais de l’humour musical parce que je suis une ancienne chanteuse. Pourquoi je me suis pas lancée dans la musique ? Oh je me suis lancée, mais la musique m’a pas rattrapée“. Aïe. Heureusement, le théâtre a fait office de filet de sauvetage. Sans parler de sa fille, “Lala”, qui a tôt fait de devenir une muse. 

La preuve ? C’est à son adresse qu’elle a écrit sa première chanson comique 1, 2, 3. Façon conseil de mère à fille, l’humoriste entonne une ode à la positive attitude, face à l’adversité du quotidien. Du genre ce “papa qui rentre avec du rouge à lèvre” suspect, ou cette “vieille chienne” de gosse qui n’invite pas la gamine à sa boom d’anniv. Dans un cas comme dans l’autre, “Môman” a la solution : voir les choses du bon côté. Une philosophie qu’elle égrène grâce à des perles de sagesse du calibre de : “y’a peut-être des pédophiles, mais toi tu payes pas de loyer”. Eh ouais, médite donc là-dessus, Lala, pendant que ta mère-modèle nous retrace en chanson le parcours de ta venue au monde, aux notes de son piano pour enfant.

Primo il y a eu la galère du sevrage d’alcool, confie l’humoriste – avant de s’ouvrir une bière, notons (bah quoi ? faut bien rattraper le temps perdu). Bon. Ensuite il y a eu les contractions qui l’ont faite “crier comme un porc” à la maternité, puis le doute sur l’ascendant de la gosse (“est-ce-bien l’enfant de Patrick ?”). Sans oublier les points de suture lié à l’accouchement. Puis ont déboulé les joies insoupçonnées de la rééducation du périnée et l’enfer du levé matinal, trop matinal, pour trimballer Lala à la maternité d’à côté. Quel bordel.

Trouver son âme sœur – en impro !

Avec une énergie contagieuse – et en enchaînant les verres de cubi, rhum et champagne (ah, le temps perdu…) – Laurie Perret partage ses tranches de vie. Et s’interroge : pourquoi est-elle encore célib’ ? Incompréhensible, d’autant plus qu’elle se “coupe les ongles de pieds”. Reste à trouver un nouveau Jules, donc. Pour cela, l’humoriste bascule vers son champ de prédilection, l’impro’. Après tout, Madame a été formée à l’institution spécialisée Déclic Théâtre, qui a également accueilli Jamel Debbouze, Sophia Aram ou encore Issa Doumbia.

Après avoir demandé – exigé, plutôt – que le public entonne avec elle ses refrains détonnants, Laurie impose le silence. C’est que l’heure est grave, il faut dégoter un homme – et vite ! Au gré d’un jeu éliminatoire (“les mecs célibataires levez-vous, ceux qui gagnent moins de 2000 euros par mois, baissez-vous”), elle trouve la perle rare. Et, pas du genre timide, voilà que la comique demande à ce prince charmant de monter sur scène, de trinquer et d’agréer à un flirt outrancier. Monsieur a l’air ravi, Laurie aussi. Et ils vécurent heureux… ? Pas tout à fait. 

Dernier gag du spectacle : le numéro qu’elle lui a refilé n’est pas le sien, mais celui de son ex-mari, qui a eu le mauvais goût de se barrer avec une collègue de boulot. La suite au prochain épisode. Peut-être en décryptant les paroles de la chanson qu’elle prépare, Parce que je suis une connasse qui va avoir quarante ans. Prenez bonne note : le jour J de l’anniversaire décisif, celui qui l’a définitivement arrachée à la décennie de la trentaine, était le 13 février dernier. Laurie Peret a-t-elle déniché l’âme sœur depuis ? On lui souhaite. Ça donnerait de jolis morceaux à partager, pour sûr.