Si en cette période de vilain froid vous êtes, comme moi, amateur de bouffe réconfortante de type pancakes alors, vous les savez : le sirop d’érable, accompagnement très-nécessaire dudit met, n’est pas franchement donné. Mais de là à en voler des tonnes pour espérer amasser une fortune… ? C’est l’idée pour le moins curieuse d’un authentique groupe de “malfrats” ayant dérobé, en 2011, plus de 3 000 tonnes (!!!) de cet or brun dans la réserve stratégique nationale du Canada. Pour un magot de… 18 millions de dollars canadien d’époque. Eh oui, quand même.
Du genre rocambolesque, ce fait divers est – enfin – adapté, à travers la fiction qu’il a toujours mérité : The Sticky. Une comédie noire en 6 épisodes, qui relate (avec beaucoup d’humour, forcément) la préparation, puis l’exécution, de ce rapt à nul autre pareil. Sur Prime Video.
“Tu m’en remets une goutte ?”
À eux trois, ils constituent une belle brochette de loosers – mais à eux trois, ils sont résolus à montrer au monde “qui est le patron”, en dérobant plusieurs millions de dollars de sirop d’érable à leur fédération acéricole locale. Présentations. Il y a d’abord Ruth (Margo Martindale), une modeste exploitante d’érable, justement, qui lutte contre l’industrie du sirop afin de préserver son exploitation – et subvenir aux besoins d’un mari plongé dans le coma.
Dans ce groupe de pied nickelés, j’appelle également Remy. Un gars aussi benêt que sympathique, qui se retrouvera cerveau surprise du casse, en “planifiant” l’infiltration de ses compères dans l’entrepôt… qu’il est chargé de surveiller, dans sa vie pro. Dernier sur notre liste : Mike (Chris Diamantopoulos), seul vrai malfrat de notre brochette , mais visiblement si méprisé par sa hiérarchie mafieuse qu’il en est réduit aux “coups” aux rabais.
Ultra-motivés par le désir de prendre leur revanche sur une vie de misère, écrasée par les “forts” (la bureaucratie, surtout) nos bras cassés s’activent. Et s’élancent, sans y réfléchir à deux fois, vers le casse qu’ils perçoivent, tous, comme leur unique porte de sortie. Problème : tout à la fois par hâte, maladresse et imbécilité, le “plan” part complètement en vrille – tant mieux !
Sans aucun égard pour le réalisme (on n’est pas là pour ça, clairement), les bourdes s’accumulent. Arrivée impromptue des flics, “étourderies” sanglantes, cascades imprévues… Le tout sur une bonde-son à l’autodérision assumée, où les hits de notre pop culture sont ré-interprétés version québécoise. C’est burlesque, c’est nerveux, c’est jouissif. Tant et si bien qu’on dévore le récit de ce casse-OVNI avec la même gourmandise qu’on dégusterait le butin sucré de nos voleurs en carton. Miam.