Alger demande la restitution d’objets pillés par la France pendant la colonisation

Alger demande la restitution d’objets pillés par la France pendant la colonisation

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© Terry Browning/Unsplash

C’est "une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises".

Alger a transmis une liste de biens à restituer par la France, lors d’une cinquième réunion de la commission d’historiens français et algériens, mise en place pour travailler sur la période de colonisation française, selon un communiqué transmis lundi à l’AFP. La partie algérienne a présenté, lors de travaux qui se sont tenus la semaine passée au Centre des archives nationales à Alger, “une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l’Algérie sous forme de gestes symboliques”.

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La partie algérienne de la commission mixte a “invité la partie française à transmettre ses préoccupations en matière de restitution de biens culturels, archivistiques et autres”, selon le communiqué. “La mise en œuvre d’actions tangibles concrétisera la volonté active et forte de prendre en compte toutes les dimensions de l’histoire de la période coloniale”, souligne le document.

Les historien·ne·s français·es se sont engagé·e·s à “transmettre au président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne, afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible”, ajoute le communiqué. Le 7 mai, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé que la question des enjeux mémoriels devait être traitée de manière “audacieuse”, dans un message lors de la commémoration en Algérie des massacres ayant démarré à Sétif le 8 mai 1945.

“Le dossier de la mémoire ne saurait faire l’objet de concessions ni de compromis, et restera au cœur de nos préoccupations jusqu’à son traitement objectif, audacieux et équitable envers la vérité historique”, avait déclaré M. Tebboune. En décembre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait indiqué que le report de la visite d’État du président algérien en France dépendait du règlement de plusieurs dossiers, dont celui de la mémoire.

M. Attaf avait notamment critiqué le refus des autorités françaises de restituer le burnous et l’épée de l’émir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française. La création de la commission mixte, forte de dix membres, avait été annoncée en août 2022 à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, pour “regarder ensemble la période historique” allant du début de la colonisation française (1830) jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance (1962). Une nouvelle réunion est prévue en juillet en France.