Angoissant et surréaliste : on décrypte le générique de la saison 2 de Severance

Angoissant et surréaliste : on décrypte le générique de la saison 2 de Severance

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Par Delphine Rivet

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Bienvenue dans le cauchemar éveillé de Mark.

Lancée ce 17 janvier sur Apple TV+, la saison 2 de Severance fait déjà beaucoup parler d’elle. Elle s’offre aussi un nouveau générique, dans la lignée du premier et le malaise est toujours autant au rendez-vous. Ben Stiller, producteur exécutif et réalisateur de la série, a de nouveau fait appel à l’animateur 3D Oliver Latta, basé à Berlin et dont le travail sur la saison 1 lui avait valu une nomination aux Emmy Awards.

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Même musique lancinante au piano — celle du compositeur Theodore Shapiro, même joueur — un Adam Scott scanné en trois dimensions et toujours cette plongée dans les abîmes de l’esprit de Mark, écartelé entre son “lui” de l’extérieur, et son “lui” de salarié de Lumon. Dans l’une des premières images de la promo, on pouvait voir Mark nous faire face, dans un couloir, avec une poignée de ballons bleus dans la main. Cette photo faisait écho à l’une des scènes d’introduction de cette saison 2, lorsqu’il retourne bien malgré lui, dans l’univers aseptisé de Lumon. 

La tête de Mark enfle, enfle, enfle…

Ces ballons, justement, que l’on retrouve dans le nouveau générique, seront aussi un fil conducteur tout au long des prochains épisodes (mais on ne vous en dira pas plus). Oliver Latta les utilise ici comme une métaphore de l’intériorité de Mark, comme il l’explique au Los Angeles Times : “Un ballon est rempli d’air, rien de réel, comme les souvenirs ou tout ce qui n’est pas palpable mais occupe l’espace mental.” La tête de Mark enfle, enfle, enfle…

À la demande de Ben Stiller, Oliver Latta a ajouté des bébés. Pourquoi ? L’animateur l’ignore, mais il s’est exécuté. Il faut savoir que les génériques sont généralement conçus avant que la série ne soit filmée. Les studios de création n’ont alors pour seules directives que ce que les showrunners veulent bien leur donner. Dans le cas présent, il y a peut-être une référence aux bébés à un moment de la saison 2, mais le mystère devra rester entier jusque-là. 

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Oliver Latta a donc imaginé ces bambins, tout droit sortis de nos cauchemars, avec la tête qui gonfle comme des ballons (un motif décidément récurrent). L’un d’entre eux, à la toute fin, prend même les traits de Kier Eagan, le fondateur de Lumon. Contrairement à la saison 1 qui multipliait des versions de Mark à l’infini, ce nouveau générique s’autorise une fantaisie supplémentaire en intégrant donc d’autres personnages : Kier Eagan, mais aussi une Ms. Cobel sans visage, Helly, Gemma, ou encore Irving.

Le voyage intérieur

Et puis il y a cette image qui hante les fans de Severance depuis la saison 1 : les chèvres. Que font-elles dans cette pièce au cœur de Lumon ? Et pourquoi leur soigneur s’est écrié : “Non, elles ne sont pas encore prêtes ?”, en voyant Mark et ses collègues ? Le mystère demeure et les chèvres sont de retour dans ce générique. L’une d’elles nous apparaît de façon très lynchienne, sur une peinture, portée par deux personnages dans l’ombre.

Évidemment, ce sont dans les plus petits détails que se loge la thématique principale de la série : la dualité. Lorsque l’ascenseur ouvre ses portes, l’ombre de Mark est séparée en deux. Si la dichotomie entre le “innie” et le “outie” de Mark était plus marquée dans le générique de la saison 1, cette fois-ci, les deux fusionnent, entrent en collision, ou essaient à tour de rôle de faire évader l’autre de sa condition (et de la surveillance écrasante de Lumon) ou, littéralement, de sa tête.

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On entre cette fois assez littéralement dans le cerveau de Mark, représenté par des circonvolutions cérébrales d’un vert qui évoque presque la maladie ou le pourrissement. Lorsqu’il se regarde dans un miroir, son visage est flou. L’angoisse de l’effacement, si son “outie” reprenait entièrement les commandes, par exemple, devient très présente chez notre protagoniste.

La dernière image est celle de Mark qui surgit de l’arrière de son propre crâne et tente de se frayer un chemin vers la sortie. Le générique nous en dit long sur les dynamiques entre les personnages et l’état d’esprit (ou de terreur) dans lequel Mark se débat. Le reste est libre à interprétation, mais certains indices sont d’ores et déjà posés pour la suite de la saison, il suffit de savoir où regarder !