Suivre le box-office, ce n’est pas que constater d’énormes succès, ou commenter des chiffres pour la beauté du geste. Parler de ce qui fonctionne ou non permet de saisir le pouls d’une industrie changeante, et où le cadre économique a une place de plus en plus prédominante.
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Et dans le lot, regarder les échecs en salle peut aider à mieux comprendre certaines choses. Voir quelle conséquence Hollywood va tirer (ou non) de ceux-ci, et ce qu’ils disent de l’habitude des cinéphiles à travers le monde.
Comme tous les ans, le média Écran Large, particulièrement bon dans son analyse d’un point de vue industriel, a traité dans un long article des plus gros bides – comprendre aux scores les plus décevants vu le budget initial.
On y trouve des blockbusters comme Madame Web (qui n’a rapporté que 100 millions de dollars pour un budget de 80 millions), Borderlands (32 millions de dollars de recettes, pour un coût de 115 millions !), Joker : Folie à deux (206 millions de dollars au box-office, pour 190 millions de budget), The Crow (23 millions rapportés pour 50 millions dépensés) ou encore Furiosa : Une saga Mad Max (173 millions vs 168 millions).
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On y trouve aussi, d’une tout autre échelle, Here, le dernier Zemeckis, injustement boudé, et qui n’a rapporté que 13 millions de dollars pour un budget estimé entre 45 millions et 50 millions. Ou le dernier Alexandre Aja, Mother Land, plus petit objet, qui a coûté 20 millions, certes, mais n’a gagné que 13 millions lui aussi.
Et puis il y a le cas à part, Megalopolis. Différent, car autoproduit par Coppola, qui s’est ruiné pour financer les 120 millions de dollars de budget. On est loin des 13 millions récoltés à travers le globe.
Et on pourrait dire de même pour les deux premiers volets d’Horizon : Une saga américaine, la tétralogie western de Costner, qui n’a rapporté que 38 millions sur les 100 millions dépensés (rien que sur les deux premiers).
Certains de ces flops sont plus surprenants que d’autres. Le mauvais bouche-à-oreille, ou l’absence totale de promotion, y est pour beaucoup. La folie des grandeurs de certains auteurs sera très (trop ?) facilement pointée du doigt comme unique responsable. Alors que tout est plus complexe.
Ce qui fait mal en tout cas, c’est de voir des expérimentations comme Here, Megalopolis ou d’une certaine manière Furiosa se planter. Les studios continueront-ils à prendre des risques ? Il faudra scruter de près 2025 pour mieux s’en rendre compte.
