Dans la chambre… des personnages d’Euphoria (Partie 1)

Dans la chambre… des personnages d’Euphoria (Partie 1)

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Dis-moi quel personnage d’Euphoria tu es, je te dirai ce que tu écoutes, lis et regardes.

Au milieu des Shazam et captures d’écran frénétiques, difficile de savoir qui inspire l’autre dans Euphoria : les œuvres ou les histoires personnelles ? On choisira de dire qu’elles sont intrinsèquement liées. Et ce ne sont pas les adolescent·e·s de la série, issus d’une gen Z aux influences multiples – mais aux choix bien définis – qui nous diront le contraire. Pour mieux cerner leurs univers respectifs, on vous propose une immersion dans les chambres fictives de Rue, Jules ou Cassie, des posters qui recouvrent les murs aux livres qui traînent sur le sol.

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Rue

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Musique : aussi à l’aise sur Westside Connection lorsqu’elle tire une valise de drogue que sur Bobby Darin lorsqu’elle en a consommé l’intérieur, Rue est certainement la plus éclectique du groupe. Si ses posters trahissent une passion – compréhensible – pour Rihanna et Young M.A, elle se nourrit de recommandations aussi diverses que ses fréquentations. Avec une préférence immuable pour “Back to Black” d’Amy Winehouse.

Livres : détentrice d’un T-shirt Malcolm X, Rue a sûrement lu The Hate U Give d’Angie Thomas, inspiré du mouvement Black Lives Matter et des préceptes de 2Pac. Toujours aux prises avec le deuil, elle a également pu chercher du sens dans Betty, où Tiffany McDaniel raconte la perte de l’innocence d’une petite Indienne bercée par les histoires de son père Cherokee.

Films : si Nate a associé son prénom à Hunger Games dès le pilote en raillant le signe du Mockingjay (Geai Moqueur), Rue révèle plutôt un penchant pour le cinéma de genre (à en croire l’histoire de mutants It’s Alive, qu’elle regarde avec Gia). On l’imagine facilement devant les films de Jim Jarmusch, de l’amour vampirique d’Only Lovers Left Alive aux zombies absurdes de The Dead Don’t Die.

Séries : si on l’a aperçue en train de regarder Love Island (les effets de la drogue ?), Rue a aussi prouvé une connaissance poussée de The Wire. Lorsqu’elle ne plane pas devant Le Prince de Bel-Air, elle apprécie les pérégrinations amoureuses de High Fidelity et les questionnements sur l’asexualité de BoJack Horseman.

Jules

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Musique : icône queer aux looks inégalables, Grimes enrichit sans effort la créativité de Jules. Mais pour la mettre en pratique, elle enclenche plutôt le planant “I’m Not in Love”, repris par Kelsey Lu (que Hunter Schafer a fait inclure dans la série).

Livres : passionnée d’illustration, Jules préfère les romans graphiques aux écrits classiques (bien qu’une copie de Boy Erased orne la table de son salon, comme la preuve d’un père attentif). Dans sa bibliothèque, on retrouve la saga The Wicked + The Divine – métaphore de la jeunesse à l’esthétique pop – et la bande dessinée Blue Is the Warmest Color, derrière le film La Vie d’Adèle.

Films : sensible à la figure du monstre, Jules se prend d’affection pour ceux de Tim Burton et Guillermo del Toro, qui les définit comme “les saints patrons de nos imperfections”. Sa curiosité, qui dépasse les frontières cinématographiques, lui amène Titane de Julia Ducournau et Mademoiselle de Park Chan-wook. Amoureuse de l’amour, elle veut tout vivre : la douceur de Your Name et la subversion de Closer… quitte à se brûler les ailes. Espérons que celles de son costume d’Halloween ne présagent pas un destin tragique à la Roméo et Juliette.

Séries : Entre deux binge-watch intensifs de Glow Up, RuPaul’s Drag Race et Black Mirror, Jules a su délaisser Netflix le temps des douze épisodes cathartiques d’I May Destroy You, qui affronte le traumatisme des agressions sexuelles.

Kat

Musique : en authentique Tumblr girl – comme son interprète –, Kat élabore des playlists depuis sa tanière obscure. Classés par émotion (dans l’espoir de les rationaliser), les titres de Joy Division, The Strokes et Slowdive s’enchaînent parfaitement. Mais en lecture aléatoire, Billie Eilish et Doja Cat (jeu de mots involontaire) témoignent de sa récente évolution.

Livres : rongée par une quête de sens, Kat s’est plongée dans tous les livres audio de développement personnel et de féminisme blanc recommandés sur TikTok. Écoutés en avance rapide, ils sont finalement relayés au second plan des fictions Wattpad sur les One Direction. Kat ne sait toujours pas qui elle est, mais au pire, elle a 17 ans.

Films : sous les traits de l’ange de la vengeance à Halloween, Kat assume un goût prononcé pour l’horreur et le gore. Si elle incarnait l’esprit tranchant de Carrie dans la saison 1, elle apprendra à aimer la résilience de la final girl de Scream en saison 2. En attendant, revoir Easy A lui ferait sûrement du bien.

Séries : au vu des fantasmes qu’elle nous partage à l’écran, Kat semble adepte des séries médiévales. Férue d’histoire ? Peut-être moins que d’action. Après Games of Thrones, Vikings et The Witcher, elle jette désormais son dévolu sur le true crime, comme la série documentaire Don’t F**k with Cats (promis, j’arrête).

Maddy

Musique : jeans taille basse, créoles saillantes, lèvres soulignées au crayon… Aucun doute, Maddy écoute du R’n’B. Ce qu’elle a confirmé avec une sélection de la crème des années 1990 et 2000 (dont “Love Like This” de Faith Evans et “Promiscuous” de Nelly Furtado) à son anniversaire. Dans un style plus contemporain, elle aime se préparer sur Cardi B, mais penser à Nate sur “Lo Vas A Olvidar” de ROSALÍA et Billie Eilish.

Livres : au-delà des magazines féminins, Maddy a dévoré My Body d’Emily Ratajkowski, qui se livre sur l’industrie de la beauté et le rapport à son corps hypersexualisé. À prêter à Cassie de toute urgence.

Films : fascinée par les héroïnes de Martin Scorsese, elle vole les traits d’Iris dans Taxi Driver pour Halloween, et les méthodes de Ginger McKenna qui, dans Casino, manipule les hommes pour assouvir ses désirs matériels. La Gone Girl de David Fincher restant de loin sa plus grande source d’inspiration.

Séries : si son esprit compétitif a apprécié la plongée de Cheer dans les larmes et la sueur du cheerleading, Maddy aime par-dessus tout “ne rien faire”. Une bénédiction pour les épisodes de L’Incroyable Famille Kardashian qui s’enchaînent sans effort.

Nate

Musique : pour affirmer sa virilité toxique, Nate écoute Future en contractant ses muscles devant le miroir et fait résonner les paroles explicites de The Weeknd dans sa voiture qu’il conduit trop vite (pour le shot d’adrénaline). Inspiré par ses expéditions nocturnes, il poste “Fuck Love” d’XXXTentation en story dans l’espoir de faire réagir Maddy (ou Cassie, on ne suit plus).

Livres : on imagine mal Nate lire autre chose que Playboy. Assis au fond de la classe, il obtient plutôt les résumés des livres sur GradeSaver la veille des évaluations, ou de la tête de classe coincée contre les casiers le matin même. S’il s’y intéressait, Nate apprécierait Bel-Ami de Maupassant, où un séducteur sans scrupules se joue des femmes pour obtenir ce qu’il désire (un enregistrement compromettant, par exemple).

Films et séries : plus intéressé par le chill que par Netflix, Nate se rêve en Loup de Wall Street et considère l’entreprise familiale immobilière comme l’empire de Succession. Pour le reste, il aime Fight Club, Seven, Ocean’s Eleven… enfin, les films de Brad Pitt.

(Un merci particulier à Donnia Ghezlane-Lala et Florian Ques pour certaines références de qualité <3)