Des milliers d’insultes reçues mais un seul internaute jugé : la chanteuse Hoshi déçue par la décision du parquet

Des milliers d’insultes reçues mais un seul internaute jugé : la chanteuse Hoshi déçue par la décision du parquet

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Photo by ROMAIN PERROCHEAU / AFP

Hoshi avait porté plainte pour harcèlement moral "en meute", "menaces de mort et de viols", injures aggravées et provocation à la haine.

Un internaute sera jugé en juin à Paris pour harcèlement moral en raison de l’orientation sexuelle exercé sur la chanteuse Hoshi, a confirmé vendredi le parquet.

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L’artiste, qui affirme avoir été la cible de “milliers de messages” en ligne, s’était dite déçue, jeudi, de ne voir comparaître qu’une seule personne devant la justice, comme l’en avait avisé son avocate.

Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a précisé que d’autres personnes, mineures, ont été identifiées au cours des investigations lancées après que l’artiste de 26 ans avait déposé plainte en 2020 pour harcèlement moral “en meute”, “menaces de mort et de viols”, injures aggravées et provocation à la haine. En fonction du lieu de résidence de ces adolescents, il appartiendra aux parquets locaux de décider de les poursuivre ou non.

Dans les dossiers de haine en ligne où des milliers de messages sont envoyés, les enquêteurs sont tributaires des opérateurs internet à qui ils demandent la levée de l’anonymat et sont obligés de sélectionner les messages les plus menaçants ou les messages répétés envoyés par une même personne, par exemple.

Sur ses réseaux sociaux, Hoshi avait indiqué jeudi soir que son avocate lui avait annoncé “que sur les milliers de messages reçus et que sur toutes les personnes retrouvées, une seule personne sera potentiellement convoquée à un procès au mois de juin”.

“Moi qui aime tant mon pays, je viens de perdre foi en sa justice”, a-t-elle asséné. Et de conclure avec un “message pour l’État” : “Sauvez-nous tant qu’il est encore temps, n’attendez pas que ça finisse mal avant de vous intéresser aux dossiers. La justice manque sûrement de moyens mais j’ai l’impression que l’État la laisse mourir.” Elle confie également avoir “eu peur à chaque fois” qu’elle est “montée sur scène”, peur de se “faire agresser”.

Ses ennuis commencent le 14 février 2020. Nommée dans la catégorie “révélation scène” aux Victoires de la musique, Hoshi embrasse une danseuse sur scène après avoir interprété son titre “Amour censure” qui dénonce l’homophobie.

Cet acte militant place dès lors l’artiste au centre de violentes attaques homophobes sur les réseaux sociaux, dénoncées à l’époque par le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, et les associations Stop Homophobie ou Urgence Homophobie. La chanteuse avait alors porté plainte.

Par ailleurs, en 2021, Fabien Lecœuvre, chroniqueur musical et agent d’artistes, s’en était pris à son physique sur une webradio. Hoshi avait reçu le soutien du chanteur Grand Corps Malade, qui lui avait dédié un morceau, “Des gens beaux”.

Le chanteur Eddy de Pretto a lui aussi été cyberharcelé. En décembre 2022, des peines allant de trois à six mois de prison avec sursis ont été prononcées à Paris à l’encontre de onze personnes qui l’avaient harcelé en ligne après un concert en juin 2021 dans une église parisienne.