Direction les Enfers : cette exposition creuse des “mondes souterrains” et vous emmène dans les abysses

Direction les Enfers : cette exposition creuse des “mondes souterrains” et vous emmène dans les abysses

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© Joseph Franque/© Musée de Valence/Photo : Béatrice Roussel

Grottes, volcans, mines et métro : avec son exposition "Mondes souterrains", le Louvre-Lens explore un thème culturellement foisonnant et cher au territoire qui entoure le musée.

Le but est de “faire traverser différents états au public, des états les plus sombres et inquiétants aux plus lumineux et féconds”, explique Gautier Verbeke, l’un des commissaires de l’exposition qui se tient jusqu’au 22 juillet 2024 au Louvre-Lens, construit sur une ancienne fosse minière. De Charon, passeur des Enfers dans la mythologie grecque, à Satan, maître des ténèbres dans l’imaginaire chrétien, en passant par les personnages de La Divine comédie de Dante Alighieri, l’exposition retrace dans un premier temps les diverses représentations faites des mondes souterrains, longtemps sinistres et craints.

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Dans son tableau Le Gouffre (vers 1898), Alphonse Mucha, bien loin des couleurs vives et des traits souriants qui caractérisent ses célèbres affiches, a ainsi opté pour des couleurs particulièrement sombres, entre rouge, gris et noir, pour représenter des personnages squelettiques prostrés dans l’obscurité. C’est pourtant à ses sous-sols que le bassin minier, au cœur duquel le Louvre-Lens est implanté, a dû ses heures les plus prospères. Ce qui fait du mineur de fond “la figure centrale” de l’exposition, souligne M. Verbeke, bien que ce métier ait été peu exploré par les arts visuels.

C’est également de la terre que vient la vie, rappelle l’œuvre Humus de Giuseppe Licari, une souche d’arbre installée en hauteur pour permettre d’en détailler les racines. Pour inviter le public à s’imaginer lui-même sous terre, l’exposition mise sur un éclairage limité, la lumière du jour étant en grande partie obstruée par des volets tirés. L’installation sonore vise à imaginer les bruits du sous-sol terrestre, entre craquements, bruits sourds et silences.

Plusieurs installations invitent également à l’immersion : l’intérieur de la Caverne de Platon de Huang Yong Ping, de plusieurs mètres de diamètre, n’est visible qu’à travers un trou de quelques centimètres creusé dans un mur. Plus loin, le public passe sous une grande installation d’Éva Jospin, un carton finement sculpté qui ressemble de loin à de la pierre brune et donne la sensation de pénétrer dans une grotte. C’est également au sein du Louvre-Lens qu’est exposé, jusqu’au 30 mai, Le Panier de fraises de Jean Siméon Chardin, classé trésor national, récemment acquis par le musée du Louvre pour 24,3 millions d’euros.