Et c’est ainsi que l’inévitable arriva. À force de s’habituer aux filtres des réseaux sociaux comme Instagram ou Snapchat, notre perception de nous-mêmes s’en retrouve altérée. C’est le triste constat qu’a effectué le Dr Tijion Esho, un chirurgien esthétique de Londres :
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“Jusqu’ici, les patients se rendaient à la clinique avec des photos de célébrités ou de mannequins qu’ils admiraient et auxquels ils voulaient ressembler. Mais avec l’arrivée des plateformes sociales et des filtres ces cinq dernières années, de plus en plus de patients viennent avec les versions ‘filtrées’ d’eux-mêmes en tant qu’objectif à atteindre.”
Avouons-le : lorsqu’on utilise un filtre particulier, il y a de grandes chances qu’on préfère notre image retouchée à notre apparence IRL. Là où ça coince, c’est quand certaines personnes franchissent le cap et décident d’avoir recours à la chirurgie plastique pour ressembler au maximum à un idéal qui est, rappelons-le, totalement virtuel à l’origine.
© Ben Weber via Unsplash
Le Dr Tijion Esho parle de “dysmorphie Snapchat“, bien qu’il soit plutôt question ici de dysmorphisme, soit l’écart qu’il peut y avoir entre la réalité et la perception qu’un sujet va avoir de son propre corps. Ce trouble psychologique est souvent la source des nombreux complexes qui nous rongent. Complexes qui, à notre grand dam, ne sont pas aidés à l’ère du tout connecté, où le fake est petit à petit devenu monnaie courante.
Parce qu’Instagram et autres applications de retouche ne vont pas disparaître de sitôt, le Dr Tijion Esho souligne la responsabilité des chirurgiens esthétiques :
“Durant la consultation, la clef est de chercher les signes avant-coureurs qui peuvent indiquer une certaine dysmorphie corporelle. Traiter quelqu’un comme ça peut les pousser dans une voie où ils ne seront jamais heureux et où un soutien psychologique sera nécessaire.”
Un argument soutenu par le Dr Stafford Broumand, interviewé par Design Taxi, qui précise qu’un bon chirurgien esthétique “ne vous changera pas en fonction de quelque chose qui est à la mode et qui est irréversible”. Car oui, les idéaux de beauté sont changeants et mieux vaut ne pas altérer radicalement son apparence en fonction de ceux-ci.