Féminisme décolonial, espaces intimes et jardins de Baya : 5 expos à ne pas rater en mars

Féminisme décolonial, espaces intimes et jardins de Baya : 5 expos à ne pas rater en mars

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© Baya/Isabelle Maeght ; © Ghada Amer

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le , modifié le

Au programme : les œuvres engagées de Ghada Amer et Katia Kameli, la peintre algérienne Baya, le sculpteur Zadkine, les dessous de nos espaces intimes…

Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Au programme : les œuvres engagées de Ghada Amer et Katia Kameli, la peintre algérienne Baya, le sculpteur Zadkine, les dessous de nos espaces intimes… Voici cinq expositions à ne pas rater ce mois-ci.

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Ghada Amer au Mucem, à Marseille

Le Mucem organise la “première rétrospective en France” de l’artiste égyptienne Ghada Amer. Explorant la broderie, la sculpture, la peinture, la photographie et l’installation, l’artiste multidisciplinaire livre des œuvres engagées prônant le féminisme ainsi qu’une approche décoloniale et intersectionnelle de l’art.

Connue pour ses nus féminins, ses représentations de pin-up et ses toiles brodées, Ghada Amer n’a pas peur d’aborder les tabous aussi bien dans les sociétés musulmanes et égyptiennes qu’occidentales. Ses femmes libres et ses œuvres puissantes se dévoilent dans deux endroits marseillais, en plus du Mucem : à la Vieille Charité et au Frac.

Ghada Amer, Girls In White-RFGA, 2004, collection Neda Young, New York.

Jusqu’au 16 avril 2023.

“Hier revient et je l’entends – Katia Kameli”, à l’Institut des Cultures d’Islam et à Bétonsalon, à Paris

C’est dans deux lieux parisiens que Katia Kameli inaugure son exposition “Hier revient et je l’entends”, avec son œuvre “dense et protéiforme”. L’artiste algérienne a l’habitude d’interroger “les points aveugles de l’Histoire”, de donner “à entendre des paroles passées sous silence pour écrire des contre-récits”.

Ce sont 20 ans de création qui sont exposés à l’ICI et à Bétonsalon : de son Stream of stories à son Cantique des oiseaux. On pourra également découvrir son Roman algérien, trois vidéos réalisées entre 2016 et 2019, qui s’appuient sur le film La Nouba des femmes du mont Chenoua, réalisé en 1977 par l’écrivaine et académicienne Assia Djebar. Premier film algérien réalisé par une femme, il “revient sur les traces de femmes résistantes pendant la guerre de l’indépendance”, sur le passé colonial de la France, à travers les récits des concernées.

Jusqu’au 16 avril 2023.

“Ossip Zadkine. Une vie d’ateliers”, au musée Zadkine, à Paris

L’atelier du sculpteur Ossip Zadkine est un lieu incontournable à visiter à Paris. La peintre Valentine Prax, son épouse, et lui ont vécu près de 40 ans, “de 1928 à 1967, dans la maison, les ateliers et le jardin de la rue d’Assas”. “40 ans, c’est justement l’âge que célèbre cette année le musée Zadkine, qui a ouvert en 1982 en ce même lieu”, explique l’institution qui inaugure une exposition anniversaire.

Le public est donc invité à visiter l’atelier des deux artistes à travers “près de 100 œuvres” qui “forment le parcours” pensé selon un “esprit atelier” : “des chefs-d’œuvre de Zadkine, dont un prêt exceptionnel, mais aussi des peintures de Prax rarement montrées et de nombreuses photographies inédites, certaines de grands photographes, comme André Kertész ou Marc Vaux”.

Jusqu’au 2 avril 2023.

“Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin”, à l’Institut du monde arabe, à Paris

Si Baya est largement reconnue dans le petit milieu des galeries d’art contemporain, rares sont les rétrospectives d’institutions muséales qui honorent son travail à plus grande échelle. L’artiste au talent précoce et autodidacte est (enfin) célébrée à sa juste valeur dans l’exposition “Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin”, à l’Institut du monde arabe parisien.

L’événement “fait dialoguer les œuvres de la peintre avec son histoire. On y admire ses dessins d’enfant, déjà habités de silhouettes de femmes, ses céramiques, ses toiles vibrantes et nombre d’archives (des photographies, articles, lettres) qui permettent de mieux appréhender sa vie et son influence”, écrivait notre journaliste Lise Lanot.

Baya, Mère et enfant en bleu, 1947. (© Isabelle Maeght)

Jusqu’au 26 mars 2023.

“Intime et moi”, au Louvre-Lens

Pour son dixième anniversaire, le Louvre-Lens a articulé une exposition autour de l’intime. L’événement invite son public à redécouvrir cette grande thématique de l’Histoire de l’art, deux ans après les différents confinements qui ont fait de nos foyers les théâtres où se jouaient nos existences.

À travers le prisme de la jeunesse, l’exposition interrogera le sens de nos espaces intimes pour les jeunes générations. “Toiles, mobilier, sculptures, réseaux sociaux”, “Intime et moi” revisitera “une vaste sélection qui comprend 28 œuvres, empruntées à six musées différents, dont le musée du Louvre”, détaillait notre journaliste Pauline Allione.

À titre d’exemple, “on retrouve ainsi un fauteuil, incontournable du salon, dessiné au fil de coton par l’artiste nantaise Olga Boldyreff ; deux employé·e·s de maison espionnant leur maîtresse dans la toile Madame reçoit du peintre Rémy Cogghe ; ou encore l’ensemble de sous-vêtements en porcelaine de la céramiste Violaine Ulmer”.

Madame reçoit, 1908, Rémy Cogghe. (© Musée La Piscine, Roubaix/Dist. RMN–Grand Palais/Photo : Alain Leprince)

Jusqu’au 27 mars 2023.