JO 2024 : mais qui a dessiné notre Phryge iconique et nationale ?

JO 2024 : mais qui a dessiné notre Phryge iconique et nationale ?

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© France 3

On vous parle de l’origine de la mascotte qui a fait débat dès sa première apparition.

À l’é-phry-gie (“effigie”, vous l’avez ?) du bonnet phrygien, symbole de la République française, les Phryges sont devenues les mascottes des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Ces bonnets à l’allure anthropomorphe munis de paires d’yeux et de pieds n’ont d’ailleurs pas fait l’unanimité lors de l’annonce de leur conception. Entre critique et déception, les Phryges n’ont pas mené une vie facile depuis leur première apparition.

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Conçues par l’agence W, les Phryges ont été révélées au grand public le 14 novembre 2022. Les yeux à l’image de cocardes et la forme humanisée du bonnet rappellent de toute évidence ce symbole fort de la Révolution et de la liberté. Derrière cette conception unique, on retrouve les designers Gilles Deléris et Joachim Roncin qui ont fait appel à l’illustrateur Jules Dubost, dessinateur des Phryges.

“Les mascottes des Jeux sont quand même un élément clé de chaque édition, donc on veut que ça représente la France, l’esprit français, et que ce soit suffisamment original pour qu’on soit en mesure de raconter une histoire. Évidemment, ça doit être facilement déclinable en costume, en 3D… On voulait quelque chose de novateur, qui n’ait pas été vu avant. On ne voulait pas de personnage humain”, confiait Joachim Roncin à Ouest France.

Le problème, c’est que ça n’a pas seulement fait écho au bonnet phrygien pour certain·e·s, mais plutôt à la forme d’un clitoris. La forme de la mascotte rappelle cet organe, ce qui n’a pas simplifié la crédibilité de l’image des Jeux olympiques. Le dessinateur lui-même rappelle qu’en tant qu’adulte, vous n’êtes pas la cible des Phryges, celles-ci étant plutôt réservées aux enfants. “Une mascotte n’est jamais créée en fonction du public adulte. Il est primordial que les enfants se l’approprient, même s’ils ne savent pas ce qu’est un bonnet phrygien”, rapporte Jules Dubost dans une interview de Franceinfo.

C’est quand même fou qu’entre 2022 et 2024, on soit passé·e·s de phrygides (“frigides”, vous l’avez aussi ?) à “vive la Phryge !”. On ne pouvait pas imaginer que cette mascotte finirait par avoir un tel succès lors des Jeux olympiques et paralympiques, même auprès du public adulte qui s’en donnait à cœur joie sur X/Twitter. Dès le début de l’événement, les ventes ont étonnamment explosé.

C’est ce qu’exprime Alain Joly, le PDG de Doudou et Compagnie choisi par le Comité d’organisation des Jeux olympiques pour réaliser les Phryges en peluche dans une interview pour L’Équipe : “Aux Galeries Lafayette, il s’est vendu 120 000 Phryges en cinq jours. C’est à peine croyable. On n’est pas le plus gros chiffre des Galeries Lafayette mais ça part très vite.”

C’est un grand retournement de situation pour la mascotte qui est passée de honte du pays à accessoire le plus tendance, et surtout devenue la star d’Internet avec qui tout le monde veut faire du Jet-Ski. On remercie les différent·e·s intermittent·e·s du spectacle qui ont dû l’incarner dans les situations les plus loufoques par temps caniculaire et qui ont dû en voir, du pays, pour nous faire rire.