La femme du célèbre tableau qui a inspiré la Reine de cœur serait en réalité une drag-queen

La femme du célèbre tableau qui a inspiré la Reine de cœur serait en réalité une drag-queen

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© Quentin Matsys

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Par Flavio Sillitti

Publié le

"La Duchesse très laide" pourrait bien être l’une des premières drag-queens documentées.

Voilà une peinture qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Plus de 500 ans après sa confection, l’œuvre La Duchesse très laide (ou The Ugly Duchess) du peintre belge Quentin Metsys, qui a notamment inspiré l’illustrateur Sir John Tenniel pour le personnage de la Reine de cœur dans Alice aux pays des merveilles, est aujourd’hui exposée à la National Gallery de Londres. C’est l’occasion de décrypter les mystères qui entourent le captivant portrait.

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Le tableau est considéré par beaucoup comme une satire déplorable de la “femme âgée” car il était à l’origine intitulé An Old Woman. Cette lecture a mal vieilli car on sait à quel point les stéréotypes liés à la femme senior sont à défaire. Aujourd’hui, c’est une autre théorie qui risque de faire parler d’elle. La vilaine duchesse serait, en réalité, un homme travesti, comme l’affirme Emma Capron, curatrice de l’exposition “The Ugly Duchess: Beauty and Satire in the Renaissance” à la National Gallery.

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Depuis toujours, le physique particulier de cette fameuse duchesse était justifié par une pathologie : la maladie osseuse de PagetEn 2008, Michael Baum, professeur émérite de chirurgie à l’University College de Londres, et son collègue Christopher Cook, confirmaient même de façon semi-officielle ce diagnostic.

Sauf que pour Capron, “il ne s’agit pas de la maladie de Paget, ni d’aucune autre suggestion comme le nanisme ou l’éléphantiasis”. “Je suis également très réticente à l’idée que des médecins se promènent dans des musées et posent des diagnostics”, confie-t-elle au Guardian. Selon la commissaire, la “duchesse très laide” est une drag-queen. Une déduction qui répond à la lecture historique de l’œuvre, s’inscrivant dans un contexte de diabolisation et d’invisibilisation de la pluralité des identités et expressions de genre.

Plusieurs éléments soutiennent sa théorie, comme le fait que la peinture (qui fait partie d’un diptyque avec le portrait d’un homme) est placée à gauche le regard vers la droite, place et posture réservées aux hommes dans la plupart des œuvres picturales de la Renaissance. Metsys aurait donc été l’un des premiers à peindre, dès 1513, la genderqueerness, et surtout : la Reine de cœur serait potentiellement une drag-queen. Condragulations !