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Le jour où… un chien et des ados découvraient par hasard l’entrée de la grotte de Lascaux

Publié le , modifié le

Par Konbini

En pleine Guerre mondiale, un petit groupe d’amis faisait une découverte déterminante pour l’humanité.

Le jour où… un chien et des ados découvraient par hasard l’entrée de la grotte de Lascaux

© Paul Souders/Getty Images

C’est sans doute la grotte préhistorique la plus célèbre du monde. Un trésor d’art rupestre, long de 250 mètres et composé de centaines de fresques et de gravure. Sa découverte, en 1940, a bouleversé nos connaissances sur nos ancêtres et ému des millions de personnes venues découvrir les origines de l’art, du besoin de se raconter. La découverte de la “Chapelle Sixtine de la préhistoire” n’est cependant pas l’œuvre d’historien·ne·s chevronné·e·s parti·e·s en quête de réponses historiques et philosophiques. Elle est le fruit du hasard, le résultat d’une balade entre quatre copains et un chien.

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Tout commence le 8 septembre 1940. Marcel Ravidat, 18 ans, et son chien, Robot, se promènent au cœur des vallées verdoyantes de Montignac (rebaptisée Montignac-Lascaux depuis 2020), commune de Dordogne. Robot, poursuivant un petit animal, découvre l’entrée de la grotte la plus célèbre du monde, lorsqu’il disparaît dans un trou au sol “provoqué par la chute d’un arbre quelques années plus tôt”, détaille le site officiel du lieu. Son maître, alors apprenti mécanicien, se demande jusqu’où peut bien aller ce trou et y jette des pierres : “Celles-ci roulent, longtemps, dans les profondeurs… Marcel le sent : il vient de trouver quelque chose d’extraordinaire… Peut-être le souterrain qui mènerait au Manoir de Lascaux et qui fait partie des légendes locales ?”

En quête d’aventures, et prêt à infiltrer le manoir voisin, Marcel est de retour à l’orée du trou quatre jours plus tard, le 12 septembre 1940, accompagné de trois amis âgés de 13 à 16 ans : Simon Coencas, Jacques Marsal et Georges Agniel. Les quatre adolescents sont maigrement équipés mais ils se décident à descendre le long d’un “petit corridor en pente”, raconte France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Après un parcours à tâtons sur plusieurs dizaines de mètres, enfin, une salle s’ouvre à eux. Une fois leurs yeux habitués à l’obscurité, leur souffle accommodé à l’humidité ambiante, ils découvrent de grandioses fresques sur les murs, le plafond, protégées par “une épaisse couche argileuse”. Des animaux colorés y courent en meute, des petites mains y sont apposées.

Le groupe est de retour le lendemain, muni d’une corde, et découvre “la scène de l’homme affronté au bison”, rapporte la page dédiée au lieu du gouvernement. Persuadé d’avoir découvert un trésor incroyable, le quatuor se fait la promesse de garder le secret, mais la trouvaille est trop incroyable : les langues se délient et, bien vite, les adultes du village sont mis·es au courant.

Une grande découverte pour l’humanité

Adoubés “inventeurs”, les quatre jeunes gens, aujourd’hui tous décédés, ont découvert un lieu mondialement célèbre, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Avant de fermer, en 1963, la grotte originale aura accueilli près d’un million de personnes, affirme son site officiel. Afin de préserver ces précieux souterrains, l’Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP) a réalisé des répliques du lieu qui permettent des visites en toute sécurité. La dernière, Lascaux IV, a été réalisée en trois ans et inaugurée en 2016.

Les études archéologiques de Lascaux ont permis la découverte de multitudes de pièces, d’os, de coquilles, de charbons, de fragments de colorants, d’outils (une lampe en grès rouge, des sagaies) et, évidemment, d’œuvres – sûrement réalisées en majorité par des femmes, affirment des anthropologues. C’est notamment là qu’on découvre “la scène du puits”, une fresque qu’on imagine dépeindre un récit entre différents personnages – un homme, le bison, le rhinocéros, et l’oiseau – et pas simplement une description composée d’animaux disposés les uns à côté des autres. La grotte, haut lieu touristique, continue de susciter intérêt, admiration et réflexions quant à ce que nous fûmes, ce que nous sommes et ce que nous deviendrons.