Le Netflix à l’ancienne est officiellement mort (celui qui envoyait des DVD par La Poste)

Red envelope & chill

Le Netflix à l’ancienne est officiellement mort (celui qui envoyait des DVD par La Poste)

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Par Adrien Delage

Publié le

On revient en quelques chiffres notables sur l’ancêtre du streaming et de Netflix : DVD.Netflix.com.

C’est une page qui se tourne pour Netflix, celle d’une période nostalgique et dorée que la France n’a jamais connue qu’à travers son écran. Une décennie avant de révolutionner le streaming avec sa plateforme, Netflix proposait une offre pas comme les autres, une version 2.0 du vidéoclub qui passait par la Toile : un service de livraison de DVD à domicile, dont le colis était surnommé “red envelope” (littéralement l’enveloppe rouge brandée du logo emblématique de la marque). Le site DVD.Netflix.com va malheureusement fermer ses portes aux États-Unis le 29 septembre prochain, marquant un nouveau coup dur pour le marché physique du cinéma et des séries.

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L’origine de Netflix consistait en une activité de location de DVD par abonnement mensuel, lancée par ses fondateurs Reed Hastings et Marc Randolph en 1998. Le marché de l’électronique était alors en plein essor. Le premier businessman assure que l’idée leur est venue alors qu’ils étaient agacés de devoir payer des pénalités suite à un rendu de VHS tardif.

Le concept était simple et résumé dans une publicité joliment vintage : sur DVD.Netflix.com, vous pouviez choisir trois films à louer envoyés en un jour ouvré par Netflix. Il était ensuite possible de les garder tant que vous le souhaitiez, sans pénalités de retard évidemment, avant de retourner le DVD via une enveloppe prépayée. Les balbutiements du célèbre “TUDUM” tenaient ainsi en une simple enveloppe rouge.

Une nouvelle victoire du streaming sur le format physique

À son pic, le service proposé par Netflix cartonnait. Ainsi, la firme assure avoir loué près de 5,2 milliards de DVD et rassemblé près de 40 millions d’abonnés aux États-Unis. Le premier film emprunté fut Beetlejuice de Tim Burton, le 10 mars 1998, alors que le titre le plus populaire reste The Blind Side de John Lee Hancock, pour lequel Sandra Bullock a eu un Oscar. La petite boîte qui pressait et louait les DVD se trouvait près de Disneyland à Anaheim, en Californie, dans un entrepôt qui passait quasi inaperçu. Selon le New York Times, la boîte traitait plus de 1,2 million de DVD par semaine, gérait une cinquantaine d’employés et récoltait des millions de dollars de revenus jusqu’à la démocratisation du streaming au début des années 2010.

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En 2023, le service rapportait encore 60 millions de dollars au premier trimestre. Une goutte d’eau pour Netflix, alors que sa plateforme lui a permis d’amasser 6,5 milliards de dollars (!!!) sur la même période rien qu’aux États-Unis. Au cours des dernières semaines, les six employés restant dans l’entrepôt traitaient environ 50 000 DVD par semaine, avec un petit million d’abonnés à la clé.

Les derniers films les plus demandés étaient Avatar : La Voie de l’eau de James Cameron et The Fabelmans de Steven Spielberg, mais aussi des œuvres plus obscures comme le thriller français Place Vendôme avec Catherine Deneuve et Jean-Pierre Bacri. Encore une triste victoire du capitalisme sur la culture, et c’est pourquoi, à Konbini, on continuera toujours de chérir et soutenir nos Vidéo Club jusqu’à la fin.