Attendue par beaucoup, la sélection des 11 de Booska-P a une nouvelle fois répondu présente, faisant perdurer le format avec le dernier cru 2025, un panel d’artistes qui fera l’année selon le média. Plusieurs nouveautés sont à noter, notamment l’ouverture du format vers des artistes à la proposition dite “non-rap” ou aux sonorités plus vastes (KLN, RnBoi, Theodora, BB Noyaa…) et une compilation sur les plateformes de streaming. À noter que l’année précédente, la compilation incluait des morceaux dépassant quasiment tous les deux minutes, contre des formats très courts cette année.
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Le pari de représenter “toute la carte du rap francophone” est respecté. Le média vise large sans oublier son identité première, “ce rap traditionnel qui a fait Booska-P”, éclaire Hamad, cofondateur, à Mosaïque. Côté critères de sélection, les artistes choisis se devaient d’être des rookies et “ne pas encore avoir sorti de projet majeur”. Le média ajoute que les choix se sont dessinés entre évidences et paris. On peut souligner certains freestyles manquant d’originalité ou usant de productions parfois jugées dépassées. Malgré tout, certaines performances se démarquent comme celles de Saïf, Keeqaid, Dexter HMC ou encore Theodora.
Comme chaque année, et c’est bien normal car il est impossible de contenter tout le monde avec seulement 11 noms, on regrette l’absence de certains visages. Cette liste est un marqueur et indicateur fort de l’année 2024 en termes de découvertes d’artistes récents. Il est donc dommage de se priver de noms qui ont pourtant rayonné cette année et que l’on ne verra vraisemblablement pas l’année prochaine, comme un TH absent de la précédente sélection et qu’il serait illogique de voir ici par exemple. Dans le cas du panel des 11 à suivre en 2025, nos oubliés seraient Sherifflazone, 63OG, La Kadrilla, Lucci ou encore Jeune Morty. Dans un registre plus exposé, Bouss, Bilouki, VEN1, La Mano. Oui, la découverte serait moindre avec ces noms dans la liste, mais lorsqu’on parle de rookie, ce sont notamment ces noms-là qui viennent en tête, peu importe les récentes certifications obtenues et le statut “d’artiste à suivre” qu’ils commencent à dépasser. Pouvoir compter sur leur présence aurait permis à cette nouvelle sélection d’obtenir un poids supplémentaire, un beau panorama des nouveaux artistes qui ont fait 2024 et, surtout, qui feront 2025 et plus encore.
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On se doute de la complexité derrière la création d’un format du genre. Sa récurrence, son besoin de satisfaire tous les publics, de jongler avec les calendriers des artistes et de faire des choix qui vont, forcément, faire parler. Tout ça rend la tâche difficile, surtout dans un paysage surchargé de propositions. On remarque tout de même que sur le long terme, ce ne sont pas tellement les freestyles en eux-mêmes que l’on garde, mais plutôt la présence de certains noms, offrant un point de comparaison saison après saison.
Avec des enjeux qui ont évolué depuis la création des 11 à suivre, Booska-P, devrait-il sensiblement diminuer la découverte (pour l’amener dans d’autres formats comme c’est déjà le cas) au profit d’une sélection plus tournée vers les nouveaux visages forts du milieu ? Ou au contraire, suivre sa ligne de conduite contre vents et marées et faire confiance à sa curation avant tout, quitte à perdre en route quelques aficionados des 11 ?
