Il a peut-être perdu sa musique entêtante des premières saisons, mais le générique de la saison 3 de The White Lotus, accompagné d’une nouvelle composition de Cristobal Tapia de Veer, n’a rien à envier aux précédents. Cet enchaînement de fresques inspirées par l’art du pays qui sert de décor à l’intrigue a été imaginé par le studio Plains of Yonder, basé à Seattle, et à qui l’on doit aussi le générique épique du Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir. Et à chaque fois, des indices nous passent sous les yeux sans qu’on les remarque du premier coup.
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“Les gens aiment toujours un bon puzzle. L’une des raisons pour lesquelles ils sont attirés par cette série, c’est cette envie d’enquêter sur ce qu’ils voient, y compris dès le générique. On y a glissé quelques indices — plein, en fait… Tout a une signification. C’est très calculé. On n’a vraiment pas fait ça à la légère, pour chaque personnage”, a déclaré à Slate le co-directeur de Plains of Yonder, Mark Bashore.

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Car oui, des indices se planquent dans chacun des tableaux associés aux noms du générique : acteurs, actrices, mais aussi l’équipe de production. Vous avez donc tout intérêt à continuer de regarder au-delà des membres du cast ! Dans son ensemble, toute la séquence s’inspire de la mythologie bouddhiste, avec des représentations anthropomorphiques, où animaux et humains inversent parfois les rôles, voire se mêlent pour devenir des créatures hybrides.
L’un des thèmes de ce générique et, bien évidemment, de la série, c’est la façon dont ses personnages se débattent avec leurs dilemmes moraux, et se confrontent à leurs instincts animaux. Il émane de presque chaque tableau l’impression permanente d’être observé, et que le danger est dans chaque recoin. La mort est aussi beaucoup plus représentée, et plus explicitement, que lors des saisons précédentes.
Comme on l’a dit plus haut, chaque personnage a droit à sa petite fresque. Sarah Catherine Hook, qui joue Piper, une jeune fille venue en Thaïlande avec sa famille pour étudier le bouddhisme, est représentée par une personne méditant seule au pied d’un arbre au tronc sinueux. Le chemin vers l’éveil spirituel promet donc d’être solitaire et tortueux.

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Son frère Saxon, joué par Patrick Schwarzenegger, qui a de grosses vibes de pervers, est ici dépeint en train de reluquer des femmes. Il est accompagné d’un autre personnage masculin… peut-être son jeune frère qu’il essaie d’initier aux plaisirs de la chair, de la façon la plus creepy qui soit ?
Rick, joué par Walton Goggins, est un protagoniste qui s’isole du reste des touristes et de sa petite amie, physiquement, mais aussi émotionnellement. Il est donc symboliquement mis en scène comme un homme seul, recroquevillé sur lui-même, en train de fumer du haut d’une tour. Le tableau de Chelsea, interprétée par Aimee Lou Reed, laisse plus de place à l’interprétation. On y voit un félin dévorant ce qui ressemble à une biche, pendant que d’autres animaux assistent au massacre. Il semble que la violence suive comme une ombre celle qui a déjà frôlé la mort par deux fois. Mais à l’arrivée, sera-t-elle la proie ou le prédateur ?

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On appréciera aussi le carton consacré à la directrice de casting, Meredith Tucker, dont le nom est entouré de petits singes. Ou encore celui du monteur, le roi du découpage John M. Valerio, où l’on voit une horde d’hommes armés de sabres tranchants.
Mais rassurez-vous, en dépit des nombreuses spéculations et interprétations, cette porte d’entrée dans l’univers de la série ne risque pas de vous spoiler le dénouement puisque les créateurs du générique déjà iconique n’ont eu accès qu’à 7 des 8 épisodes qui la composent avant de s’y coller. Des clins d’œil complices aux symboles parfois subtils, les mystères du générique The White Lotus ne se révèleront totalement à nous qu’à la toute fin.