Marguerite Thiam met une droite à la chanson française avec son premier projet COMME LES GRANDS

GROSSE CLAQUE

Marguerite Thiam met une droite à la chanson française avec son premier projet COMME LES GRANDS

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© Pauline Bajzak

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Par Flavio Sillitti

Publié le

Actrice, réalisatrice et aujourd’hui chanteuse, Marguerite Thiam dissèque sa jeunesse tumultueuse sur un EP intime et vibrant composé en famille, avec son frère Aliou.

Marguerite Thiam, 23 ans, est une enfant de la pop culture, mais pas que. Bercée par Justin Bieber, SCH ou Aznavour, elle lit très jeune les textes de Marguerite Duras, à qui elle doit d’ailleurs son prénom. Ses premières amours artistiques se font face caméra, dans plusieurs séries et longs-métrages, puis derrière la caméra, en tant que réalisatrice.

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Et ce n’est pas un hasard si la pop de Bieber, la poésie de Duras et la vision du septième art semblent tous se retrouver sur COMME LES GRANDS, son premier EP. Comme l’indique la pochette du projet, qui dépeint la chanteuse perchée sur des échasses, Marguerite a dû grandir plus vite que les autres. “Tout faire comme les grands, tout faire comme les grands, avant qu’on m’achève” scande le titre introductif de l’opus.

En dépeignant son enfance volée et son adolescence tumultueuse, l’artiste ose l’impudeur et exorcise des plaies inavouables en chansons, à travers des textes touchants d’une sincérité folle, comme le délicat “RIEN NE POURRA T’EFFACER” ou le sensible “DEUXIÈME BOUTEILLE”, dont le texte traduit autant la maturité que le courage de cette plume déjà bien trempée.

C’est aussi l’occasion pour la jeune artiste de décortiquer les nuits trop longues, les journées trop courtes, et la frontière toujours plus mince qui a séparé les deux ces dernières années, avec les percussions impétueuses de “PLUS RIEN N’EST GRAVE” et le crescendo de “QUAND LA NUIT TOMBE” en guise d’allegories pour la frénésie de ces années qui vont trop vite, trop fort.

Les sonorités sont modernes, pop, électroniques, accrocheuses, et sont les fruits de sa rencontre avec le producteur parisien Twinsmatic, à l’œuvre pour Damso, Booba ou Christine and the Queens. Sur le disque, on retrouve également Aliou, son frère musicien, qui l’accompagne sur la production et l’écriture des morceaux, mais aussi sur scène, où les deux artistes s’accordent dans une symbiose électrisante.

Avec ce premier élan, elle s’impose déjà comme l’une des nouvelles voix les plus percutantes de la nouvelle scène francophone. Et pas besoin d’envolées vocales ou de technique bluffante : tout est dans la sincérité et l’audace de ses textes, qui sonnent comme des secrets murmurés et nous frappent comme des explosions incandescentes. Marguerite Thiam a tout pour faire bouger les lignes avec caractère et poigne, et c’est tout ce qu’on lui souhaite.

Marguerite Thiam sera en concert à l’Hyper Weekend Festival de Paris le 27 janvier 2024, et aux sessions Spotlight du Montreux Jazz Festival le 10 février 2024.