Muscles, cadavres et scalpels : lumière sur les dessins anatomiques de Léonard de Vinci

Muscles, cadavres et scalpels : lumière sur les dessins anatomiques de Léonard de Vinci

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© Léonard de Vinci

Des premières études sur l’anatomie superficielle jusqu’au décryptage du fonctionnement du cœur, en passant par les différentes "âmes" du corps.

Une exposition sur les travaux anatomiques de Léonard de Vinci, qui offre une plongée au cœur des recherches du Toscan pour percer “La Mécanique de la vie”, a ouvert au château du Clos Lucé à Amboise (en Indre-et-Loire). Des premières études sur l’anatomie superficielle jusqu’au décryptage du fonctionnement du cœur, en passant par les différentes “âmes” du corps, le public est amené à suivre jusqu’au 17 septembre 2023 le cheminement du génie de la Renaissance.

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Sa démarche, longue d’une trentaine d’années, est d’abord une quête de connaissance personnelle. “Mais sur la fin de sa vie, il avait la volonté de publier un livre”, indique Pascal Brioist, professeur d’Histoire à l’université de Tours et co-commissaire de l’exposition. Étudiant pour son compte, le maître toscan n’a donc “en rien” fait avancer la science, note le spécialiste de la Renaissance. “Mais ça ne l’empêche pas de faire des percées importantes sur le fonctionnement du cœur et sur l’optique”, apprécie-t-il.

Après avoir assisté à des dissections effectuées par des médecins, le passionné Léonard prend à son tour le scalpel. Ses travaux le poussent à mettre au point plusieurs méthodes de dissection, comme celle par couches, ou par tranches. Sa retranscription en croquis est saisissante : elle approche la perfection des radiologies, IRM et scanners modernes, présentés au Clos Lucé en comparaison. “On a essayé de replacer le travail de Léonard dans l’époque actuelle, en le comparant à des imageries modernes”, explique l’autre commissaire de l’exposition, Dominique Le Nen. “On est étonné de la pertinence de ses dessins”, insiste le Pr Le Nen, chirurgien de la main au CHRU de Brest.

Élément fort de l’exposition, la reconstitution d’une salle de dissection du Clos Lucé, où Léonard passera les trois dernières années de sa vie (1516-1519), se cache des regards sensibles. Sa maquette de cadavre, plus vraie que nature, et ses outils d’époque interpellent. “En reproduisant la salle de dissection, on se confronte à la mort, au même tabou que Léonard. Dans cette volonté de percer le vivant, Léonard affronte la mort directement”, relève Pascal Brioist.