Du 1er novembre au 21 avril 2025, le Centre Pompidou-Metz accueille les œuvres lumineuses de Cerith Wyn Evans, qui revient pour sa deuxième exposition solo dans l’Hexagone depuis 2006. L’artiste invite le public à marcher au cœur de ses scénographies, où il met en relation ses sculptures électrisantes avec la lumière extérieure et des environnements sonores. Retour sur la carrière de l’artiste conceptuel, sculpteur mais aussi cinéaste, qui a fait de la lumière son outil de travail.
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Né en 1958 à Llanelli, un village du sud du Pays de Galles, Cerith Wyn Evans étudie la sculpture, le cinéma et la vidéo au Dyfed College of Art, à la Saint Martin’s School of Art puis au Royal College of Art de Londres. Il travaille en parallèle comme surveillant de musée à la Tate Modern et à force d’arpenter les galeries du musée, le jeune Cerith Wyn Evans commence à bien connaître ses collections permanentes.
Sa formation artistique terminée, le Gallois se tourne d’abord vers la vidéo, et plus précisément vers le cinéma expérimental : il réalise plusieurs courts-métrages, dont Still Life with Phrenology Head (1979) ou Degrees of Blindness (1988) avec Tilda Swinton. Il travaille également comme assistant sur des longs-métrages et participe à la réalisation de certains clips pour The Smiths ou Psychic TV.
Cerith Wyn Evans, Mantra, 2016, Chandelier (Galliano Ferro), dimmer unit and two control tracks. (© White Cube/George Darrell)
Colonnes, lustres et formes suspendues
Dans les années 1990, Cerith Wyn Evans diversifie sa pratique. Il s’intéresse aux plantes, aux lustres, aux feux d’artifices, et s’oriente peu à peu vers la sculpture et l’installation. “J’ai d’abord été amené à utiliser du néon pour fabriquer un panneau ‘EXIT’ mais à l’envers ou en miroir… J’ai un jour aperçu ce panneau en sortant d’un cinéma et j’ai voulu trouver un moyen de lui rendre hommage”, détaille Cerith Wyn Evans au magazine XIBT.
Alors qu’il attend de sortir d’un cinéma après un film pas terrible, l’artiste contemple l’enseigne qui indique la sortie. Ce moment de latence se transforme en une sculpture, TIX3, qu’il crée en 1992. Cette œuvre est le point de départ de son travail de la lumière et Cerith Wyn Evans commence à concevoir des sculptures à l’esthétique épurée desquelles se dégage une atmosphère douce et électrisante.
Influencé par l’œuvre de Marcel Duchamp, l’artiste conceptuel continue de puiser dans son bagage cinématographique, mais aussi dans la philosophie et le langage, pour penser ses sculptures lumineuses. Il crée des colonnes de lumière, des lustres, des formes monumentales et suspendues… Dans l’exposition “Lueurs empruntées à Metz”, ses œuvres sont rythmées par l’intensité variable de la lumière et accompagnées d’un mur de 80 mètres de miroirs. L’artiste invite le public à marcher au cœur de l’installation, qui joue avec les reflets, la lumière du jour et celle, artificielle, des néons.
Cerith Wyn Evans, Neon Forms (after Noh), 2015-2019, Metz Drift, 2021. Courtesy Cerith Wyn Evans, White Cube et Marian Goodman Gallery. Vue de l’exposition Cerith Wyn Evans. lueurs empruntées au Centre Pompidou-Metz. © Cerith Wyn Evans (Photo : Lewis Ronald)
Cerith Wyn Evans, phase shifts (after David Tudor) II, 2023, Neon after Stella (Study for Valle de<br>los Caidos), 2022. Courtesy Cerith Wyn Evans et Marian Goodman Gallery. Vue de l’exposition Cerith Wyn Evans, lueurs empruntées au Centre Pompidou-Metz. © Cerith Wyn Evans (Photo: Lewis Ronald)
Cerith Wyn Evans, Neon after Stella, (Arundel Castle), 2022, White neon. (© White Cube/Theo Christelis)
Cerith Wyn Evans, S=U=P=E=R=S=T=R=U=C=T=U=R=E (‘Trace me back to some loud, shallow, chill, underlying motive’s overspill…’), 2010. (© White Cube/Todd-White Art Photography)
“Cerith Wyn Evans : lueurs empruntées à Metz” est visible au Centre Pompidou-Metz du 1er novembre 2024 au 21 avril 2025.
Konbini, partenaire du Centre Pompidou-Metz.