On a classé (objectivement) tous les films de Bong Joon-ho, du moins bon au meilleur

On a classé (objectivement) tous les films de Bong Joon-ho, du moins bon au meilleur

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(© Wild Side Films / Le Pacte / Jokers)

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Par Arthur Cios

Publié le , modifié le

Parce que non, il n’y a pas que Parasite (et The Host) dans la vie.

Bong Joon-ho est un cinéaste que l’on ne présente plus, connu par le commun des mortels soit pour ces films hollywoodiens (Snowpiercer, Okja), soit pour son méga succès combo Palme d’Or/Oscar du meilleur film (Parasite). C’est oublier certains autres chefs-d’œuvre, donc un certain The Host, que Jokers ressort en salle dans une version restaurée 4K assez superbe.

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À cette occasion, on s’est penchés sur la filmographie dingue du cinéaste, pour essayer de classer, presque objectivement, les meilleurs films de ce sacré Bong Joon-ho.

#8. Okja (2017)

Peut-être le moins subtil des Bong Joon-ho, et malgré cela, un geste impressionnant. Les 45 premières minutes sont dingues, rappelant par certains aspects de réalisation un certain Spielberg (notamment la scène de course-poursuite). Le problème, c’est que Bong Joon-ho avait prouvé par le passé qu’il pouvait faire des films militants qui savaient être plus qu’un gros tract. Or, la deuxième partie d’Okja, bien qu’il y ait de la beauté et de la puissance dans la réalisation du cinéaste, n’arrive jamais à dépasser son statut. Cela reste évidemment un très bon film, juste en deçà de ce qu’il a pu nous offrir jusque-là.

#7. Barking Dogs Never Bite (2000)

Le premier long de Bong Joon-ho, méconnu du grand public (alors que disponible en VOD sur plusieurs services), mérite le coup d’œil. Bien moins maîtrisé que les suivants (accentuant l’impression de coup de génie de son film suivant), on y décèle déjà ce qui fera la marque de l’auteur. Un cynisme aiguisé, un jeu de situation, un mélange de genres, une critique politique de la société. Bref, à voir. Pas son meilleur, mais à voir quand même.

#6. Tokyo! (2008)

Si vous n’avez pas vu ces trois courts-métrages de grands cinéastes centrés sur la capitale japonaise (Michel Gondry, Leos Carax, et Bong Joon-ho), foncez, rien que pour Tokyo! du réalisateur coréen. Rien que pour cette histoire de hikikomori (ces personnes qui s’isolent et ne sortent jamais de chez eux) qui tombe amoureux d’une livreuse de pizza qui tombe dans les pommes dans un tremblement de terre. Faussement mineur.

#5. Snowpiercer (2013)

On sait, on sait. Vous le mettrez bien plus haut. Et vous auriez raison. Ce n’est pas tant qu’on trouve le film en deçà, vraiment pas — même s’il est moins parfait que les autres —. C’est plus que le reste est absolument exceptionnel. Quoi qu’il en soit, l’adaptation de la BD française par ce cinéaste sud-coréen pour Hollywood est un objet à part. Un brûlot politique, tué par Weinstein, mais qui a gagné en popularité par la suite. Un film d’action dans un train qui lancera une flopée d’autres. L’un des rares films avec Chris Evans en dehors de Marvel où on le voit réellement jouer. Bref, une petite pépite d’action, importante, mais qui ne peut pas réellement faire le poids face au reste.

#4. Mother (2009)

Le plus sous-coté de Monsieur Bong. Peut-être parce que l’un de ses moins connus, bien qu’il mérite tout votre amour. Rien que pour le geste de caster Kim Hye-ja, cette grande actrice coréenne méconnue en dehors des frontières de son pays natal, mais qui était la figure maternelle par excellence de la télévision en Corée, pour la transformer en cette mère prête à tout pour protéger son fils accusé de meurtre. Rien que pour le geste. Et sans parler de la beauté de la photo — la plus belle de cette filmographie —, de sa construction, et de cette scène d’intro absolument sublime.

#3. The Host (2006)

Avant même que The Jokers le ressortent en version 4K, nous étions déjà en amour avec le film de monstre de Bong Joon-ho. Sans doute parce que c’est la quintessence de son cinéma. Comment ajouter à ce grand sous-genre d’horreur un peu de nouveauté ? En y ajoutant, certes un vernis de critique sociale, en le transformant en brûlot politique, en mélangeant les genres — comédie, drame, action, horreur, on trouve de tout, ici — et en brisant les codes : Alien nous apprenait que le mieux étant de ne jamais montrer le monstre en entier, The Host nous le dévoile dans ses 10 premières minutes, en plein jour, et le ridiculise au passage. Très très fort, et un vrai tournant.

#2. Parasite (2019)

La Palme d’Or (et l’Oscar du meilleur film, oui) devrait être le climax de sa carrière, le point d’orgue d’une filmographie quasi sans raté. Il faut dire que Parasite est une claque, qui a pris tout le monde de court. Une satire sociale sur les gens du haut et les gens du bas, qui va piocher autant dans le film d’infiltration que sur la métaphore sociétale, portée par un casting d’exception. Et pourtant, ce n’est même pas son meilleur — alors imaginez ce qui suit…

#1. Memories of Murder (2003)

OK, ce n’est pas vraiment son premier film. C’est le premier que le monde a découvert. Mais que ce soit son premier ou son deuxième, qu’importe : très rapidement dans sa carrière, Bong Joon-ho a fait son chef-d’œuvre indépassable. Une maestria de mélange des genres, allant du thriller glauque à la comédie sociale en passant par des moments d’angoisse et d’autres vidant vos glandes lacrymales. S’attaquer au plus grand serial killer de la Corée du Sud, des années après les crimes et alors qu’il est encore en liberté, avec un budget et une pression énorme sur les épaules de son auteur, est un geste qui ferait vriller n’importe quel cinéaste. Bong Joon-ho sublime tout cela, et marque l’Histoire.