Pourquoi le rap n’a pas sa place dans les karaokés

Pourquoi le rap n’a pas sa place dans les karaokés

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Par Pierre Bazin

Publié le , modifié le

C’est justement parce que le rap est un genre unique qu’il ne peut être que pauvrement imité.

Récemment, mes collègues et moi avons été invités par BAM Karaoke Box, une chaîne de bars karaoké. Pendant deux heures, nous étions une dizaine dans un box (heureusement) bien insonorisé à nous égosiller la voix sur un répertoire musical varié.

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Si les cultissimes “Manhattan-Kaboul”, “Djadja”, “Back to Black”, “Like a Prayer” et autres “Sarà perché ti amo” ont été de franc succès collectifs, c’est beaucoup moins le cas en ce qui concerne les titres de rap, qu’ils soient récents ou old school, d’ailleurs.

Comprenez-moi bien : j’adore le rap et comme la plupart des gens de mon âge, mes playlists favorites en sont composées à au moins 70 %. Mais c’est justement parce que le rap est un genre musical si unique que je le trouve inadapté à l’exercice du karaoké.

Dans le rap, la voix est l’instrument principal, tout se construit autour. On aime une chanson de rap pour le grain de voix du rappeur, son flow, sa prononciation, son débit ou encore sa technicité – ou tout cela à la fois. Or, admettons-le : nous n’avons pas ce talent et il est important de laisser aux rappeurs le côté vocal de leur talent.

Voilà cinq raisons pour lesquelles le rap n’est pas adapté au karaoké :

  1. On n’a pas assez d’air dans nos poumons : les rappeurs s’entraînent des années à “poser” pour ne jamais être essoufflés. Ce n’est pas le cas pour nos karaokés.
  2. Il y a trop de paroles : une chanson de rap c’est facilement deux à trois fois plus de mots que tout autre genre de musique. Et puis, il y a tous les mots d’argot et de verlan qui viennent complexifier le tout.
  3. Personne ne connaît les couplets : Ah, pour chanter le “pouloulou” de Niska il y a du monde mais pour enchaîner sur le couplet directement des “Réseaux” ils déconnectent vite, hein.
  4. Des fois c’est (beaucoup) trop long : sérieux, huit minutes consacrées à “Bande organisée” ?
  5. On ne s’improvise pas rappeur : oui, il est plus facile d’imiter Madonna ou Balavoine que Booba ou Shay.

Alors évidemment, il y a des chansons de rap qui font exception à la règle. Cela concerne toutes celles qui se rapprochent plus du R&B ou encore les duos cultes. Donc oui, évidemment, “Confessions nocturnes” de Diam’s et Vitaa, c’est banger, même en karaoké.