Qui est George Condo, cet artiste qui a failli créer une embrouille (ou une histoire d’amour) entre Kim Kardashian et Tom Brady ?

Ce dernier week-end de septembre, Kim Kardashian et Tom Brady ont fait couler quelques pixels outre-Atlantique pour leur duel durant une vente aux enchères caritative. La star de téléréalité et le quarterback à la retraite se sont affrontés à coups de paddle, afin de repartir avec Standing Female Figure, une toile de 2023 signée de l’artiste George Condo.

C’est Kim Kardashian qui aurait ouvert le bal des enchères à hauteur d’un demi-million de dollars. C’est finalement Tom Brady qui a remporté l’œuvre grâce à son offre de 2 millions de dollars. Mis au courant de l’escarmouche, le peintre aurait proposé de créer une deuxième version de cette figure de femme nue de dos pour Kim Kardashian, à condition que cette dernière fasse don de 2 millions supplémentaires aux œuvres caritatives aidées par la vente aux enchères.

Marché conclu pour la femme d’affaires, qui fait là une affaire, note Artnet, puisque le record atteint par une vente d’une œuvre signée Condo s’élève à 7 millions de dollars (en 2020, à Hong Kong). Mais pourquoi les deux personnalités se sont-elles écharpées pour cette œuvre ? Réponse en trois points.

George Condo a côtoyé de grands noms de l’art et de la littérature

Né en 1957 dans le New Hampshire, George Condo a vite fait bien fait sa place dans l’effervescence new-yorkaise des années 1980. Habitué des clubs et studios de l’East Village, il fréquente Jean-Michel Basquiat, Keith Haring ou encore Andy Warhol avec qui il travaille. Au contact de ces esprits impétueux, il imagine son propre mouvement, l’artificial realism, qui mélange des représentations picturales classiques à la culture pop états-unienne. “Il s’agit de représenter la réalité, mais une réalité faite d’apparences créées par les humains”, définit-il.

En plus de ces artistes visuels avec qui il participe à définir tout un pan de l’histoire de l’art états-unienne, George Condo rencontre et côtoie d’éminents auteurs du XXe siècle : William S. Burroughs, Félix Guattari, Salman Rushdie, Allen Ginsberg ou encore Jack Kerouac. Il s’agirait peut-être simplement d’ajouter quelques noms de femmes à cette liste.

Il a fait une collaboration remarquée avec… Kanye West

En 2008, George Condo recevait un appel venant d’Hawaï. À l’autre bout du fil, Kanye West, qui lui proposait de collaborer à la création des pochettes de My Beautiful Dark Twisted Fantasy. “Je ne le connaissais pas. J’étais plutôt rap old school“, expliquait Condo alors à Vulture. Qu’importe, le peintre et le musicien se sont rencontrés à New York et ont écouté les sons de l’album.

C’est après cette session d’écoute que George Condo a imaginé ses œuvres aux inspirations cubiques, mythologiques et tragiques, convoquant des drames shakespeariens autant que des considérations psychiatriques. L’œuvre représentant Kanye West sous un personnage “mi-sphinx, mi-phœnix, comme un fantôme obsédant, une harpie” avait été tout de go censurée par Walmart et Apple. Le lien avec les Kardashian ne s’arrête pas là, puisque George Condo a également réalisé une œuvre pour le single “Franchise” de Travis Scott, l’ex de Kylie Jenner.

Ses œuvres sont très cotées

Fort d’une carrière de plus de quarante ans, George Condo s’est taillé une place de choix dans les galeries et institutions (telles que le Met, le Guggenheim, le Whitney Museum ou encore le Museu d’Art Contemporani de Barcelone), mais aussi collections de grandes personnalités. Le chanteur coréen G-Dragon est notamment propriétaire de l’immense portrait de Big John, qu’il a acquis pour 984 500 dollars.

Ses luttes militantes (il est membre de l’American Indian Movement et cofondateur de l’Internationnal Indian Treaty Council “qui a pour objectif de mettre en place la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples indigènes”, rappelle Beware!) font également de lui une personnalité marquante, hors du monde de l’art. Toute l’encre qu’il a fait couler grâce à l’affrontement entre Kim Kardashian et Tom Brady (qualifié de flirt par la presse états-unienne) devrait redonner un joli coup de boost à ses ventes et à son exposition.