Attention, cet article comprendra des spoilers ici et là. Mais la série ne comptant que sept épisodes dont la durée oscille entre 30 et 45 minutes, on ne peut que vous inviter à la binge-watcher, en tout bien tout honneur.
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Vous n’avez pas pu la manquer, c’est la série événement du moment : Mon petit renne, sur Netflix, raconte l’histoire renversante d’un jeune homme dont la vie se retrouve étouffée par son harceleuse. Le show, disponible depuis le 11 avril et rapidement propulsé au haut des classements de la plateforme (malgré une campagne promotionnelle plutôt discrète), est partout et beaucoup la comparent déjà à la très marquante I May Destroy You de Michaela Coel.
L’histoire de Mon petit renne (Baby Reindeer en anglais) est inspirée de la vraie vie de son créateur Richard Gadd. On y suit Donny, un barman londonien (et comédien raté) qui rencontre une avocate renommée, Martha (admirablement interprétée par Jessica Gunning), dont il apprécie d’abord l’attention qu’elle lui porte. Sauf que l’amitié qui naît entre les deux va vite virer au cringe. Elle n’est clairement pas la personne qu’elle prétend être et elle nourrit vite une obsession malsaine pour Donny.
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Mon petit renne a d’abord débuté en tant que spectacle one-man-show dans le cadre du festival d’Édimbourg de 2019, avant d’être présenté dans le West End et de remporter un Olivier Award. Son créateur, Richard Gadd, est également l’acteur principal de la série, qui raconte sa propre expérience à partir de 2015 avec sa stalkeuse, marquée par six ans de paranoïa, 41 071 courriels, 744 tweets et 350 heures de boîte vocale.
Dans un entretien pour GQ, Richard Gadd s’est confié sur la scène qu’il estime être la plus “honnête” de toute la série, à savoir celle de la confrontation entre le personnage de Donny et celui de Darrien, le puissant scénariste et producteur de télévision qui a abusé sexuellement de lui des années auparavant.
Dans cette scène, alors qu’on s’attend à un règlement de compte et possiblement une purge émotionnelle de la part de Donny, son personnage semble s’écraser, voire se soumettre de nouveau à son agresseur.
“Je pense que c’est la scène la plus ‘honnête’ de toute la série. La maltraitance crée des dommages psychologiques et physiques. La maltraitance laisse une empreinte. Surtout lorsqu’il s’agit de promesses répétées. Beaucoup de personnes qui ont été maltraitées ont l’impression d’avoir besoin de leurs agresseurs. Je ne pense pas qu’il s’agissait d’une fin cynique, mais plutôt de montrer un élément de la maltraitance qui n’avait pas été vu à la télévision auparavant, à savoir, malheureusement, les effets psychologiques négatifs et profondément ancrés de l’attachement que l’on peut parfois avoir pour son agresseur.”
Selon Richard Gadd, le personnage de Darrien est important pour comprendre et éprouver de l’empathie envers celui de Martha, qu’il estime être l’autre grande victime de la série, malgré son comportement dangereux et problématique. Il partage : “Je voulais montrer que ce que Darrien a fait était pernicieusement maléfique, alors que le comportement de Martha venait d’un lieu de profonde vulnérabilité”.
La série Mon petit renne est disponible sur Netflix.
