Vol d’un Banksy à Paris : “l’ami” du street artiste, qui dit avoir agi à sa demande, a été condamné

Vol d’un Banksy à Paris : “l’ami” du street artiste, qui dit avoir agi à sa demande, a été condamné

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© Banksy/Instagram

Un homme a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende pour avoir dérobé, à l’aide d’un camion nacelle, un dessin réalisé au dos d’un panneau de parking.

Un homme a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende pour avoir dérobé, à l’aide d’un camion nacelle, un dessin réalisé au dos d’un panneau de parking parisien par la star britannique du street art Banksy. Le prévenu, Mejdi R., 38 ans, un artiste musicien qui dit avoir agi à la demande de Banksy lui-même pour lui remettre le tableau – mais sans pouvoir le prouver – devra en outre indemniser le Centre Pompidou, musée d’art contemporain situé à proximité immédiate du panneau au dos duquel figurait l’œuvre.

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Il devra verser au musée 3 566 euros de dommage matériel et 3 000 euros au titre du préjudice moral, ainsi que 3 000 euros de frais d’avocat, a décidé le tribunal, qui a toutefois considéré que le Centre Pompidou n’était pas le propriétaire, mais seulement le dépositaire du “bien culturel” volé. À l’audience, le 10 juin, le prévenu avait reconnu sans difficulté sa participation aux faits, survenus le 1er septembre 2019, mais il avait expliqué que, selon lui, les graffitis dans la rue n’avaient “aucune valeur” et qu’il n’avait donc pas volé un “bien culturel” mais seulement “participé à la dégradation d’une plaque de métal”.

À le croire, c’est à la demande de Banksy lui-même, son “ami”, qu’il avait volé le dessin, représentant un rat muni d’un cutter. Le célèbre artiste de rue britannique aurait ainsi voulu éviter que d’autres ne s’approprient ou ne tirent profit de son œuvre, et aussi “dénoncer l’hypocrisie du système capitaliste qui dit quelle œuvre a une valeur et laquelle n’en a pas”. Mejdi R. a affirmé, en outre, avoir agi avec une “équipe” envoyée par Banksy lui-même, équipe qui serait ensuite repartie vers l’Angleterre avec l’œuvre.

Minutieusement préparée, la dégradation avait été menée de façon spectaculaire, en pleine nuit, par un homme armé d’une disqueuse, juché sur un camion nacelle loué pour l’occasion, et dont les plaques d’immatriculation avaient été changées. Ce n’est pas la première fois que la justice française se penche sur un vol d’une œuvre de Banksy : en juin 2022, huit hommes avaient été condamnés à Paris à des peines de six mois avec sursis à deux ans de prison ferme pour avoir volé ou transporté jusqu’en Italie une porte du Bataclan ornée d’une peinture de l’artiste britannique, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.