The Substance, ou l’histoire d’une actrice devenue “trop vieille” pour garder son aura de star à Hollywood, est indéniablement le genre de film qui divise en deux camps et pas un de plus : ceux qui ont détesté, lutté pour ne pas rejeter leur dernier repas par voie orale ou pensent appeler un psy ASAP dans l’espoir de pécho des créneaux prochainement disponibles, et ceux, un peu masos, curieux ou cinéphiles, qui ont adoré chaque miette de cet objet cinématographique signé de la Française Coralie Fargeat.
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Si vous êtes de cette team, bonne nouvelle : voici une modeste sélection de films qui soit ont servi de références plus ou moins évidentes à The Substance, soit sont de la même teneur. Et qui vous permettront ainsi de prolonger pendant encore quelques heures le plaisir (ou la torture, c’est selon). Attention toutefois, pour dresser cette liste de recommandations, nous partons du principe que vous avez vu le long-métrage. Les synopsis suivants contiendront donc quelques légers spoilers sur l’intrigue de la chute vertigineuse du personnage joué par Demi Moore.
Shining de Stanley Kubrick
La source d’inspiration absolue, dans les plans serrés et anxiogènes, ces couloirs quasi infinis aux couleurs qui pètent, ces toilettes d’un rouge inoubliable. Ou encore ces moments de lutte où chaque protagoniste est de part et d’autre d’une porte. Les autres crieront au plagiat. Nous, on y voit un bel hommage. Du même réalisateur, on évoquera également le film 2001 : l’odyssée de l’espace, qui a laissé quelques miettes d’héritage dans certains plans de transition ainsi que dans la fin via le mythique morceau “Ainsi parlait Zarathoustra”.
Requiem for a Dream de Darren Aronofsky
Les scènes d’injection, encore et encore, sur une peau toujours plus meurtrie, ainsi que tous les moments où Elisabeth (Demi Moore) est seule, confrontée à elle-même, l’air plus paumé que jamais alors qu’elle parle seule à sa télévision, sont des clins d’œil faciles mais ô combien appréciables. Requiem for a Dream a choqué toute une génération et continue encore à le faire aujourd’hui. Cela vous donne une bonne excuse pour le (re)découvrir et comprendre son impact. Toujours dans le catalogue de Darren Aronofsky, on pensera également à Black Swan, qui évoque de “jolis” moment de dualité qui finissent par péter de manière grandiloquente.
La Mouche de David Cronenberg
Ou comment un scientifique campé par Jeff Goldblum va fusionner avec une mouche avant de lui-même en devenir une. Une référence très évidente dans l’ultime phase de transformation, d’autant plus si on vous parle d’une certaine oreille qui tombe comme… une mouche, sans mauvais jeu de mots. En réalité, à peu près toute la filmographie de David Cronenberg, spécialiste du genre, est une mine d’inspiration. On vous conseille également Vidéodrome et surtout Chromosome 3 pour compléter l’expérience.
Carrie au bal du diable de Brian De Palma
Du sang (par centaines de milliers de litres), un miroir social et des gens moqueurs punis comme il se doit. Encore une fois, tout ou presque se joue sur la fin.
Grave et Titane de Julia Ducournau
Cocorico et slay à la fois : les cinéastes françaises ont visiblement décidé de redonner ses lettres de noblesse au “body horror”. C’est pourquoi on vous conseille également ces deux films où Julia Ducournau interroge, dans le premier, sur fond de cannibalisme, le rapport au corps et au plaisir charnel durant le passage à l’âge adulte, quand, dans Titane, elle parle également d’identité, de féminité et surtout de mutation – à déconseiller aux personnes atteintes de tokophobie dont le cauchemar réside dans l’accouchement.
Thanatomorphose d’Éric Falardeau
Pas vraiment de références directes dans The Substance mais si vous aimez tester vos reins et la solidité de votre estomac, sans doute que Thanatomorphose est le roller coaster qu’il vous faut. Laura, après un rapport sexuel, voit tout son corps se nécroser, avec l’odeur qui vient avec. Ne nous mentons pas, de toute notre sélection, ce film est sans doute le plus délicat, pour ne pas dire insurmontable au visionnage. C’est le level boss et The Substance et toutes ses scènes de corps grotesquement défigurés ne sont qu’un amuse-bouche à titre de comparaison. Mais si vous désirez comprendre vos limites… qui vous en empêche ?
Bonus : Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde
Plutôt qu’une adaptation, on aura toujours une préférence pour l’objet d’origine, à savoir le livre. Comment ne pas songer à Dorian Gray, obsédé par son apparence, sa jeunesse, et dont le portrait voit sa beauté réduite comme peau de chagrin au fil des turpitudes et des crimes entretenus par son sujet.